Soir de match : Paris Volley – Belogorie Belgorod

Lutte au sommet entre Artem Smolyar (Belgorod) et Ardo Kreek (Paris).

Rarement une équipe de volley m’a fait autant d’impression que celle de Belgorod que j’ai vue évoluer jeudi soir à Paris dans le cadre de la Ligue des champions. L’équipe russe était tout simplement extraordinaire à voir jouer alliant une dimension physique hors norme (dont l’incroyable Dimitriy Muserskiy) et une qualité technique de très haut niveau. Ils ont totalement dominé (0-3) une équipe de Paris valeureuse, mais qui ne boxe pas dans la même catégorie.

Belgorod, la référence absolue du volley-ball de club.

Lorsque l’on voit la qualité du volley proposée par Belgorod, l’on se dit qu’elle constitue la référence absolue en la matière. Tout y est la puissance d’attaque et de service, la qualité de réception, l’agressivité en défense, la capacité à parfaitement relancer une balle mal réceptionnée.

Lutte au sommet entre Artem Smolyar (Belgorod) et Ardo Kreek (Paris).

Lutte au sommet entre Artem Smolyar (Belgorod) et Ardo Kreek (Paris).

Cette formation constitue l’un des portes étendards du volley russe qui domine le volley international. Cela fait 11 ans qu’un club russe atteint au moins la finale à 4 et 3 saisons consécutives qu’un club russe remporte la compétition.
Le club de Belgorod en est à sa troisième victoire en 11 saisons (pour 5 participations à la finale à 4 sur la période), ce qui est hallucinant, lorsque l’on connaît la concurrence pour atteindre ce niveau.
Les russes ont, par ailleurs, battu les meilleurs clubs des autres continents, dont les riches clubs brésiliens, pour s’adjuger le titre de champion du monde des clubs 2014.
La qualité du volley pratiqué ce jeudi permet de comprendre pourquoi les russes disposent d’un tel palmarès.

L'extraordinaire équipe de Belgorod.

L’extraordinaire équipe de Belgorod.

Dimitriy Muserskiy, le tsar du volley.

Il est russe et joue au volley, il n’a donc pas la même notoriété que ses alter ego qui dominent l’athlétisme, le basket ou le football. Pourtant, le numéro 13 de Belgorod est un athlète d’exception, comme l’on en voit rarement, un athlète qui fera date dans l’histoire de son sport. Champion olympique, d’Europe et vainqueur de la Ligue mondiale avec sa sélection il est vainqueur de la Ligue des champions et du championnat du monde des clubs à sa formation de Belgorod, avec laquelle il a toujours évolué.

Dimitri Muserskiy, le tsar du volley.

Dimitriy Muserskiy, le tsar du volley.

Le joueur de 2m19 possède la motricité incroyable, équivalente à celle d’un joueur de 2 mètres, ce qui, combiné à son gabarit, en fait un joueur qui repusse toutes les limites dans le jeu. Capable d’attaquer au filet quasiment sans sauter (quand il saute avec élan, la hauteur d’attaque se situe à 3m75, la hauteur d’une maison), le champion olympique russe défend également de fort belle manière en hauteur comme au sol. Comme par ailleurs, il est très bien coordonnée, il est capable d’envoyer de véritables bombes au service qui lui permettent de marquer 6 à 7 aces par rencontre face aux meilleurs réceptionneurs de la planète. Dimitriy Muserskiy, c’est réellement l’arme absolue en matière de volley.

Georgy Grozer (9)l'attaquant de pointe de la sélection allemande avec son compatriote, international allemand lui aussi, le parisien Markus Steuerwald.

Georgy Grozer (9)l’attaquant de pointe de la sélection allemande avec son compatriote, international allemand lui aussi, le parisien Markus Steuerwald.

Le jeu et les joueurs : Paris a fait ce qu’il a pu.
Face à un tel étalage de puissance et de technique, il n’y avait pas grand chose à faire, à part espérer un énervement de son adversaire. Courageux, les parisiens sont parvenus à quasiment  faire jeu égal avec les russes dans la 3eme manche dans le sillage d’un Niloka Gjorgiev qui a tout tenté. Mais voilà, en face lorsque l’on a un Georgy Grozer, monstre de puissance, qui vient apporter le danger sur l’aile, alors que l’on a déjà un Muserskiy au centre, ou des joueurs de la trempe de Ktheï ou Tetioukine  difficile de rivaliser.
Ce 3-0 illustre donc cette différence de niveau entre une belle équipe de Paris et la meilleure équipe du monde.

Ci-dessous l’interview exceptionnelle que j’ai pu faire de Georgy Grozer, l’impressionant attaquant de pointe de l’équipe de Belgorod.

Yannick, Docteur ès Sport

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