L’affrontement vendredi soir entre deux des clubs les plus titrés de l’histoire du volley-ball français a offert un spectacle pour le moins intéressant.
Les cannois se présentaient comme l’une des équipes dominatrices de ce début de saison, alors que le Paris volley avaient démontré de belles choses lors de ses dernières sorties, mais qui demandaient confirmation face à un ténor.
L’un moins que l’on puisse dire est que le Paris volley a confirmé les promesses entrevues, en l’emportant 3 à 2 face une équipe cannoise, qui, à mon avis, est moins redoutable que l’an passé.
Récit d’une rencontre qui a prouvé aux joueurs du Paris volley qu’ils pouvaient viser très haut cette saison.
Cannes, 3 clubs un abonnement.
« 300% cannois » tel est le slogan de la campagne d’abonnement pour les 3 clubs phares de la ville de Cannes. L’AS Cannes volley, l’équipe de volley ball féminine, le RC Cannes, champion de France en titre, et l’AS Cannes en foot. Pour seulement 100 euros, l’on peut s’abonner à ces 3 clubs et voir tous les matchs. Pour information, à Paris volley, l’abonnement, c’est 150 €, et au Paris FC, 70€. A ce tarif et avec cette formule, cela fait presque regretter de ne pas être cannois. En tout cas, je trouve cette initiative vraiment excellente, plutôt que de tomber dans des rivalités stériles.
Le jeu et les joueurs, le mental de Paris.
Je l’avais déjà souligné lors de mon article relatif à Paris volley – Arago, mais le Paris volley de cette saison possède un mental à toute épreuve. Mené 2 sets à 1 par les cannois, les parisiens ne se sont pas démobilisés et ont su renverser la vapeur. Cela notamment, grâce un Jiri Novak des grands soirs. Le n° 10 tchèque de Paris a martyrisé la réception cannoise sur ses services et sur ses attaques. Au niveau de la pression au service, il a été bien épaulé par Todor Skrimov qui possède un service très, très lourd. Le jeune bulgare possède probablement l’un des meilleurs bras du championnat. Dommage qu’il ne mesure qu’1m87, ce qui en volley est un peu juste pour être dominateur au niveau international.
La jeune garde parisienne n’a pas été en reste, avec Romain Bonon, propulsé titulaire à la passe qui a bien distribué le jeu, Raphaël Attié, avec ses faux air de Filip Rejlek qui a fait très mal aux cannois dans le 4eme set et le central Moise Kahlemue, 22 ans qui possède un service très croisé et tendu, assez déroutant pour la réception adverse.
Video du match qui illustre la puissance de Moreau au service, la malice de Bonon à la passe et la domination de Paris.
Côté cannois, au niveau des individualités, je mettrai en avant Marien Moreau. L’attaquant de pointe cannois, est l’archétype du joueur dominateur sur un parquet de volley. Très physique et explosif, il attaque avec un maximum de puissance, mais sait aussi contrat et sert à boulet rouge.
Mais d’un point de vue collectif, l’équipe cannoise est clairement moins forte que l’équipe de l’an passé qui avait atteint la finale du championnat.
Si cette saison, les cannois ont recruté malin en faisant venir l’ex passeur de Toulouse Takaniko, et les deux anciens narbonnais, Nganga et Bengolea, ces arrivées, ne compensent clairement pas les départs de Pierre Pujol et de Ludovic Castard. L’équipe est moins équilibrée en attaque, cela est clairement apparu au niveau statistiques, puisque Marien Moreau avec 42 attaques sur 102 a représenté quasiment la moitié du potentiel offensif de son équipe.
En fait à Cannes, il manque surtout un second poids lourd en attaque, comme l’était Ludovic Castard.
Justement, l’ancien sétois et parisien parti à l’intersaison en grèce au Panathinaikos a quitté le club grec pour des raisons financière. Il s’entraîne en ce moment avec le Paris volley et pourrait bien s’engager pour le club de la capitale jusqu’à la fin de la saison. Si sa venue se confirmait, avec le renfort d’un tel joueur le Paris volley, (re)deviendrait l’un des grands favoris pour le titre… Les parisiens auraient d’ailleurs l’occasion de le démontrer à l’ensemble du volley français lors de la réception de Tours, le 4 décembre prochain. A ne pas manquer !
Yannick, le Docteur ès sport.