Soir de match : Betis Seville – Gerone FC.

La culture football espagnole est quelque chose d’unique en Europe. J’ai encore pu le vérifier avec un immense plaisir à l’occasion de la rencontre de Liga adelante entre le Betis Seville et le Gerone FC à laquelle j’ai eu la chance d’assister.

Je vous propose de découvrir ce qu’est le football dans une région et un stade ou, plus qu’ailleurs, ce sport est une véritable religion. Un reportage assez exceptionnel loin des poncifs et des sentiers battus que l’on entend sur la Liga.

L'ambiance, sans équivalent, de la Liga.

Le choc des extrêmes.

Betis Seville contre Gerone, c’est un peu le choc des extrêmes entre un grand nom historique du football ibérique, descendu il y a deux saisons et qui a raté la remontée de peu l’an passé, et le petit poucet, sorte d’Arles-Avignon de seconde division qui n’a découvert le niveau professionnel pour la première fois de son histoire qu’il y a deux saisons.

L'affiche de la rencontre.

Mucho Betis

Le Betis Seville représente une culture foot incroyable. Avec une Liga, et deux coupes d’Espagne à son palmarès, le club andalou possède un palmarès qui force le respect. Il fait partie du cercle très fermé des clubs ayant été au moins une fois champion d’Espagne.

Ce club, plus que centenaire, porte sa dimension historique dans son nom puisque son appellation officielle est Real betis Balonpie. « Balonpie » est la traduction littérale de l’anglais « football » en espagnol étant le nom donné au football au début du siècle en Espagne.

Un destin marqué par des hauts et des bas.

S’il est l’un des grands clubs historiques de la péninsule l’histoire sportive du Betis est marquée par des coups d’éclat, mais aussi des relégations régulières; qui illustre peut être une gestion quelque peu cahotique sur le plan sportif. Ainsi depuis le début des années 90 le Betis a terminé une fois troisième et deux fois quatrième de la Liga, a remporté une coupe d’Espagne et a été finaliste d’une autre en même temps qu’il défraie  la chronique en réalisant le transfert le plus couteux de l’histoire à l’époque avec la venue du brésilien Denilson. Mais sur la même période le club connaît également trois relégations.

Le stade Benito Vilamarin vu de l'intérieur.

Benito Vilamarin ou Ruiz de Lopera ?

L’histoire du stade du Betis, à l’image de son parcours sportif, n’est pas un  long fleuve tranquille. Ce stade, développé petit a petit en terme de capacité avec deux grandes tribunes latérales et des fondos derrière les buts à connu plusieurs vagues d’agrandissement. Pour marquer le plus spectaculaire d’entre eux en l’an 2000 , Manuel Ruiz de Lopera, le président du club à l’époque, a proposé un changement de nom au socios qui ont voté et choisi  le nom… de leur Président. C’est ainsi qu’ à partir des années 2000, l’historique nom Benito Vilamarin a été remplacé par celui de Ruiz de Lopera.

Toutefois, après que le Président Ruiz de Lopera ait quitté la présidence du club en 2007, le nom ne semblait plus faire la même unanimité et justement samedi dernier, les socios du club étaient convoqué pour choisir à nouveau le nom du stade. Parmi les noms proposé Benito Vilamarin, Heliopolis, Ruiz de Lopera… et c’est le nom Benito Vilamarin qui a été rechoisi massivement. Retour donc à la case Benito Vilamarin.

Détail amusant, les places sont vendues au stade dans le même esprit qu’à la Maestranza (les arènes de la ville), les places à la sombra (ombre) étant moins chères que les places al sol…

Au delà de cette dimension assez anecdotique, le Benito Vilamarin, c’est une ambiance incomparable avec un hymne d’avant match qui donne la chair de poule et un public en or et lorsque les joueurs entrent sur la pelouse, c’est impresionante !

Coup d'envoi du match.

Girona FC, l’esprit catalan.

Face au Betis, se présentait le Gerone FC (Girona FC en espagnol) nouveau venu dans le football pro espagnol. Si le FC Gerone n’a aucun passé footballistique de haut niveau, il n’en reste pas moins le club d’une ville assez importante (90 000 habitants) et un club possédant une vraie tradition, contrairement à des clubs « champignons » qu’a pu connaître le football espagnol.
Enfin, il se situe au sein d’une terre de football qu’est la Catalogne et bénéficie de la proximité immédiate avec les deux clubs phares de la région que sont le Barça et l’Espanyol. Il bénéficie ainsi du vivier de joueurs formés deux des meilleurs centres de formation du pays.

L'équipe du Girona FC.

Le jeu et les joueurs : Gerone valeureux, le Betis heureux.

Le Betis Seville repart sur un nouveau cycle en Liga adelante et s’appuie notamment sur sa cantera entourée de joueurs expérimentés.
Toutefois, ce samedi, en l’absence de ses deux joueurs offensifs phares (l’ancien joueur du TFC Achille Emana et Salva Sevilla), le Betis devait compter sur ses jeunes. Cette configuration est souvent l’archétype du match piège, surtout lorsqu’on rencontre une équipe composée de vieux briscards comme l’est le Girona FC.
Un peu timorés et cueillis par l’ouverture du score catalane, la jeune garde andalouse a eu le mérite de ne pas baisser les bras, pour finalement réussir à égaliser puis à prendre l’avantage sur deux corners quasi identiques. Mention particulière à Benat Exebarria, récupérateur infatigable devant sa défense et tireur parfait des corners qui ont amené les buts de son équipe ainsi qu’à Israel Bascon puissant et accrocheur dans son couloir.

Côté Gerone, le résultat n’a pas été à la hauteur de la prestation d’une belle petite équipe dont une majorité des joueurs sont passés par le Barça ou l’Espanyol.
Autour de l’expérimenté Moha, son maître à jouer, j’ai trouvé une équipe qui faisait bien circuler le ballon et capable de jaillir pour lancer des phases offensives. J’ai particulièrement apprécié l’aillier droit Jandro, quelle classe ! Technique et très fin dans ses choix offensifs, c’est lui qui offre une ouverture parfaite à Moha sur le premier but. Un joueur comme cela aurait largement sa place dans n’importe quelle équipe de D2 française et dans pas mal de première division qui manquent parfois d’éléments offensifs techniques et racés.

Jandro, surveillé de près par Benat.

J’ai également découvert que l’entraîneur des gardiens du FC Gerona est Toni Jimenez, gardien de l’Espanyol des années 90 et un des meilleurs gardiens de sa génération.

Toni Jimenez gardien vedette de l'Espanyol et de l'Atletico dans les années 90.

Au final le Betis l’emporte 2 à 0 et continue sa course vers la montée, tandis que Gerone laisse filer au moins un point qui peut s’avérer très précieux en fin de saison.

Yannick, le Docteur ès Liga.

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>> Si vous avez envie de découvrir la Liga autrement, lisez mon article soir de match « Atletico de Madrid – UD Levante ».

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