Voici l’interview que j’ai faite pour le site officiel du club de Marko Bojic, l’attaquant réceptionneur monténégrin du Paris Volley.

Pour remplacer Marko Ivovic, meilleur volleyeur du dernier championnat de France, parti jouer en Pologne, le Paris Volley s’est tourné vers un joueur au pedigree impressionnant. En effet, le monténégrin Marko Bojic possède une solide expérience au plus haut niveau européen et un profil techniquement très complet avec un énorme potentiel offensif. Il a la particularité d’avoir évolué, à seulement 26 ans, dans les plus grands championnats européens (Super Liga russe, PlusLiga polonaise, championnat turc) et d’avoir disputé de nombreuses rencontres de Ligue des champions et internationales.

Arrivé à Paris avec une réputation de joueur à gros tempérament, il prend peu à peu ses marques au sein du club et monte en puissance rencontre après rencontre. Il devrait constituer l’un des atouts maîtres du Paris Volley pour conquérir de nouveaux titres cette saison.

Nous l’avons interrogé sur son parcours et ses ambitions avec le Paris Volley.
Bonjour Marko, pour commencer, peux-tu nous dire quand tu as commencé à jouer au volley et pourquoi tu as choisi ce sport ?

Question intéressante ! (rires). J’ai commencé à jouer au volley à 6 ans parce que mon père, qui est un ancien volleyeur, avait créé une école de volley pour les garçons et les filles dans notre ville à Nikšić. J’allais donc au gymnase avec lui tous les jours et ça m’a plus. Cela a duré des années, puis vers 11 / 12 ans j’ai voulu essayer le basket, mais après 2 saisons, j’ai compris que c’était le volley qui me plaisait vraiment, et je me suis consacré entièrement au volley.
Ensuite à 15 ans, j’ai rejoint le grand club du monténégrin de l’époque le Buducnost Podgorica qui jouait la Ligue des champions et possédait d’importants moyens. J’ai gravi les échelons dans les différentes équipes de jeunes pour finalement intégrer l’équipe première à 18 ans. J’y ai joué jusqu’à 22 ans avant de signer mon premier contrat professionnel à l’étranger.

Où as-tu joué à l’étranger ?

J’ai d’abord joué en Grèce au PAOK Salonique, puis en Pologne à Resovia Rzeszów, le début de la saison suivante en Roumanie à Costanta et la fin en SuperLiga russe à Jarosławicz. L’an passé j’ai commencé la saison à Budva avec qui j’ai disputé la Ligue des champions contre Paris, puis en fin de saison j’ai évolué en Turquie au Ziraat Bank Ankara. J’ai donc connu 6 championnats différents dans ma carrière en plus du championnat de France.

A propos du Monténégro, parmi les sportifs les plus connus de ton pays l’on pense naturellement à Pedrag Mijatovic le joueur de football.

Oui, c’est l’un des sportifs les plus connus puisqu’il a joué au Real Madrid et fait désormais partie de l’encadrement de ce club depuis l’an passé. Au Monténégro nous sommes vraiment fiers de sa réussite.
Mais il y a de nombreux autres grands sportifs qui sont originaires du Monténégro, comme par exemple l’équipe de handball féminine de Pogdorica qui a remporté la Ligue des champions et l’équipe nationale vice-championne olympique en 2012. Il y a aussi le water-polo où notre équipe nationale a remporté la Ligue Mondiale. Le Monténégro, c’est un petit pays en nombre d’habitants, mais qui adore le sport et qui produits beaucoup de talents dans de nombreuses disciplines.

« Nous n’avons pas encore montré notre meilleur niveau »

Justement à propos d’équipe nationale, le Monténégro a remporté la Ligue européenne de volley cet été.

Oui, mais je n’y étais pas, car physiquement j’avais besoin de me reposer. Mais nous avons une belle équipe nationale avec beaucoup de bons jeunes. J’espère rejouer avec ma sélection l’an prochain car nous allons évoluer au niveau 3 de la Ligue mondiale. Notre objectif c’est de remporter ce niveau 3 où nous allons affronter des nations comme la Turquie et Porto Rico. Ce serait une très grande réussite.

Tu comptes combien de sélections en équipe nationale du Monténégro ?

Je ne sais plus, mais pas mal puisque je joue en sélection depuis l’âge de 19 ans. Cela fait donc plus de six années. Avec la sélection nous avons souvent échoué de quelques points dans des qualifications pour les phases finales des grandes compétitions. Mais vraiment, nous avons un groupe qui a énormément progressé et sommes une vingtaine de joueurs vraiment compétitifs. Nous nous entendons bien et je pense que nous avons vraiment le potentiel pour obtenir des succès sportifs comme celui de cet été en Ligue européenne.

Pour revenir à ton parcours en club, quelle image avais tu du Paris Volley avant d’y signer cet été ?

Le Paris Volley est un club très bien côté au niveau européen et dans le monde du volley en général. Je savais qu’il avait remporté la Ligue des champions. C’est un club respecté en Europe et encore plus avec cette victoire en coupe de la CEV l’an passé. Paris, c’est une grosse équipe.

Et au niveau personnel, tu as pu visiter Paris ?

Non, pas trop, entre les nombreux matchs, voyages et entraînements que nous avons, je cherche surtout à me reposer et à récupérer. Je suis avant tout concentré sur le volley. J’espère trouver du temps plus tard dans la saison pour découvrir la ville, car il y a des milliers de choses à voir ici. Pour moi, Paris c’est la ville romantique, la cité de l’amour.

Et comment vis tu tes premiers mois au sein du club ?

Je suis vraiment content d’être ici à Paris. Au club, les gens sont sympas, détendus, ils ne sont pas en train de se plaindre pour rien, de plus il n’y a pas une pression trop importante. Je vais vraiment faire de mon mieux cette saison, comme les autres joueurs.

Toi qui a eu la possibilité de jouer dans les meilleurs championnats du continent, quel regard portes tu sur le championnat de France après ces premières rencontres ?

Ce championnat est très intéressant, tout le monde peut battre tout le monde. Tu dois vraiment être uni avec tes coéquipiers, rester concentré sur toutes les balles et célébrer chaque point remporté. Il faut vraiment donner le meilleur de soi. Si tu abordes une rencontre en pensant que tu es supérieur à l’adversaire ou que cela va être facile, tu peux vraiment la perdre.
Ce n’est pas un championnat dont le niveau est aussi élevé que celui de Russie, d’Italie ou de Pologne, mais qui se caractérise par le fait qu’il est très serré avec plein de bons joueurs. Je suis vraiment heureux de le découvrir.

Quelles sont donc tes ambitions pour cette saison ?

En Ligue des champions nous jouons dans un groupe vraiment difficile avec probablement les meilleures équipes. Nous sommes assez déçus par ces deux défaites mais pour les quatre prochaines rencontres nous allons tenter de battre Fenerbahce les deux fois et Lube Treia à domicile. Si nous y parvenons, il nous reste peut- être encore une chance d’accéder au second tour, cela va être très difficile, en tout cas nous allons essayer.
Pour le reste, notre objectif est clair avec mes coéquipiers, c’est de remporter le championnat et la Coupe de France.

Ici le titre de champion de France est très attendu depuis 5 ans désormais et pour Paris, c’est très long.

Oui, je sais ! Il est donc temps de le remporter à nouveau. Jusqu’à présent nous n’avons pas encore montré notre meilleur niveau, nous devons encore progresser. Chaque jour à l’entraînement nous travaillons dur pour cela au niveau technique, tactique, nous sommes concentrés vers cet objectif, remporter ce championnat de France. Je suis persuadé que nous serons tous très heureux en fin de saison.

Le parcours sportif de Marko Bojic

2005-2010 Buducnost Podgorica (Serbie puis Montegro) champion du Montenegro [LDC, Coupe CEV]
2010-2011 PAOK Salonique (Grèce) meilleur marqueur du championnat
2011-2012 Resovia Rzeszów (Pologne) champion de Pologne [LDC]
2012- 2013 Tomis Costanta (Roumanie) [LDC]
2013 fin de saison Jarosławicz (Russie)
2013-2014 Budvanska Rivijera Budva (Montenegro) [LDC]
2014 fin de saison  Ziraat Bank Ankara (Turquie)
2014-2015 Paris Volley (France) [LDC]

International Monténégrin depuis 2007

[LDC] participation à la Ligue des champions de volley de la CEV