Mon bilan de la Vuelta 2012.

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Comme on le pressentait, cette Vuelta 2012 a tenu toutes ses promesses. Remportée par Alberto Contador qui signe par la même occasion son grand retour elle nous a offert tous les ingrédients qui font la beauté du cyclisme : du talent, du courage, de l’intelligence et du panache.
Je vous fais partager les réflexions que m’ont inspiré l’épreuve espagnole.

Le grand retour d’Alberto Contador.

Alberto Contador est un cycliste hors norme et le meilleur coureur de grands tours de sa génération. Il l’a encore prouvé sur cette Vuelta 2012, remportant l’épreuve alors que Joaquim Rodriguez lui était légèrement supérieur. Un grand champion ne gagne pas uniquement parce qu’il est physiquement supérieur aux autres, il l’emporte parce que son sens tactique, son intuition, son talent tout simplement, font la différence au bon moment.
Par ailleurs, il y a quelques chose de réellement chevaleresque dans cette étape de Santander – Fuente dé qui a fait basculer l’épreuve en faveur du coureur de la Saxo bank. En effet, lors des kilomètres qui ont suivi l’attaque décisive, l’espagnol a pu bénéficier de l’appui de l’italien Paolo Tiralongo. Certes le vétéran d’Astana faisait partie de la même équipe que Contador il y a quelques saisons. Mais surtout, Alberto Contador, le laissa remporter de façon princière la 19ème étape du Tour d’Italie 2010. Comme dans les belles histoires, Tiralongo a pu, quelque part, rendre la pareille au champion espagnol.

Les espagnols maîtres chez eux.

Trois espagnols sur le podium, cinq espagnols dans les 10 premiers, des porteurs du maillot rouge de leader exclusivement espagnols, 8 victoires d’étapes espagnoles, les coureurs locaux auront amplement dominé l’épreuve illustrant cette culture des courses par étapes et des parcours explosifs.
A l’heure des incertitudes économiques sur ce pays, il faut espérer que les équipes majeures ibères pourront perdurer, je pense notamment à Euskatel mais également aux équipes plus modestes comme Andalucia, ou Caja Rural qui ont montré leur valeur durant les trois semaines de Vuelta.

Le cadre de la machine de paolo Tiralongo qui a contribué à faire basculer la course. Image sous licence CC par Brassynn.

Un parcours exceptionnel.

Géographiquement localisée uniquement dans la moitié nord du pays, les organisateurs de cette édition de la Vuelta 2012 ont proposé un parcours incroyable offrant une multitude d’arrivées exceptionnelles par leur difficulté et leur beauté. Des hauteurs de Barcelone à celles de Segovie, en passant par les classiques Lagos de Cavadonga et la terrifiante Bola del Mundo, la Vuelta nous offert des arrivées grandioses.
Autre point remarquable, la réduction de la distance des étapes de transition souvent interminables pour les coureurs et les spectateurs, avec leur scénario souvent stéréotypé (une échappée qui se fait reprendre à quelques encablures de l’arrivée). Le fait de réduire la distance a permis de rendre ces étapes plus dynamiques et a limité une fatigue inutile chez les coureurs.

AG2R La Mondiale : un bilan mitigé.

Après un Tour de France décevant et un Tour d’Italie en demi teinte, mon équipe favorite avait à cœur de se racheter sur ce troisième grand tour de la saison.
La troisième place obtenue au classement par équipe, et les très belles performances de Lloyd Mondory sont à mettre au rang des satisfactions, tout comme la 20eme place de Maxime Bouet. L’abandon rapide de John Gadret victime d’un ulcère à l’estomac, qui avait pourtant le potentiel pour très bien faire (dommage qu’il n’est pu arriver jusqu’à l’étape de la Bola del Mundo en bonne forme) ou la 12eme place de Nicolas Roche qui un moment avait laissé espérer une place dans les 5 premiers sont de claires déceptions, tout comme l’absence de victoire d’étape.
L’arrivée du très prometteur colombien Carlos Bettancourt la saison prochaine  pourrait offrir à l’équipe de Vincent Lavenue le leader qu’elle attend depuis plusieurs saisons.

La fin de la route pour David Moncoutié.
Le grimpeur lotois n’aura pas pu réussir la passe de cinq au classement du meilleur grimpeur de l’épreuve espagnole. Il achève sa belle carrière en même temps que cette Vuelta avec un palmarès qui ferait rêver n’importe quel neo pro (4 victoires d’étape sur la Vuelta, 4 maillots de meilleur grimpeur, 2 victoires d’étape dans le Tour de France, 1 Tour de l’Ain, 1 tour méditerranéen, des victoires d’étape sur le Dauphiné Libéré, le Tour du Pays basque, la route du Sud…) et surtout la fidélité toute sa carrière à l’équipe Cofidis. Chapeau David !

Yannick, le Docteur ès sport.

 

Image d’illustration du vélo de Paolo Tiralongo de Brassynn. Merci à lui pour ses belles photos.

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>> A lire également, mon bilan du Tour de France 2012.

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