Opinion: cyclisme, pour un retour aux équipes nationales.

L’Union Cycliste Internationale avait voulu le faire avec le pro Tour, moderniser le sport cycliste pour attirer plus de sponsors mais cette initiative un échec pour pleins de raisons. Pourtant l’organisation du cyclisme sur route doit évoluer pour répondre à l’immense engouement du public.

Voici donc ma proposition de modernisation du cyclisme mondial, avec une idée forte : le retour aux équipes nationales.

Le système des équipes de marques a eu ses vertus en apportant les moyens qui ont permis au cyclisme professionnel de se développer. Pourtant aujourd’hui il semble atteindre ses limites.

D’abord parce que la valse des équipes à chaque intersaison brouille la lisibilité de ce sport pour le grand public.
Par exemple cette année sur le Tour, l’équipe du luxembourgeois Kirschen, porteur du maillot jaune est en fait l’équipe Hight road, parrainée spécialement pour le Tour de France par la firme Columbia, qui est elle même l’émanation de l’ancienne équipe allemande T.mobile.

Ensuite parce que le système des équipes crée un paradoxe puisque des coureurs d’une même nationalité mais dans des formations différentes sont amenés à courir les uns contre les autres.
Or ce qui structure psychologiquement (ou sociologiquement) le public dans le soutien à tel ou tel coureur est sa nationalité et non la marque de son sponsor.
Cela apparaît d’autant plus important que le sport cycliste est physiquement, par le parcours des épreuves, ancré dans des territoires et des lieux symboliques.
Il est donc indispensable de remettre en adéquation ces deux éléments, région ou pays d’origine d’un coureur et équipe à laquelle il appartient.

Pour améliorer et simplifier cela, je propose donc une retour aux équipes nationales ou régionales sur l’ensemble de la saison.
Ainsi les grandes nations pourraient avoir leur propre équipe nationale plus des équipes régionales (Bretagne, Rhône-Alpes, Midi-Pyrénées etc… pour la France).

Ce système prévalait déjà sur le Tour de France entre 1939 et 1961. Par exemple, l’équipe de l’ouest et Jean Robic remportèrent le Tour de France en 1947. Coexistaient des équipes nationales et des équipes régionales pour les plus grandes nations.


Jean Robic remporte le Tour avec le maillot de l’équipe de l’ouest.

Ce système aurait aujourd’hui de nombreux avantages. Il éviterait aux coureurs français de courir les uns contre les autres, limiterait les psychodrames liées à la non sélection de telle ou telle équipe dans un grand Tour, et favoriserait un fort engouement populaire du public derrière leurs différentes équipes nationales ou régionales.

Deux questions peuvent se poser avec la mise en place de ce système : comment financer tout cela en l’absence de sponsor et quid des coureurs appartenant à de petites nations du cyclisme.

Qui pour financer cela.

Qui dit équipe nationale, ne dit pas absence de sponsor.
Les parrains des différentes équipes nationales de sports collectifs français, il reviendrait à la fédération de négocier avec un sponsor le parrainage de l’équipe de France de cyclisme. Au vu de la popularité de ce sport il est évident que la fédération pourra négocier des contrats permettant largement de payer les coureurs. De plus, si un certain nombre de moyens étaient directement gérés par la fédération (entraîneurs, structures d’entraînement) ou les ligues régionales, le ticket d’entrée sera certainement moins élevé.

– L’exemple d’équipes comme Euskatel – Euskadi, Bretagne Armor Lux ou Topsport Vlaanderen prouve que ce cadre de partenariat mixte est possible.


L’équipe régionale Bretagne Armor Lux lors de sa présentation.

Quid des coureurs des petites nations.

Pour les plus petites nations il serait possible d’imaginer la création d’équipes regroupant la zone géographique (par exemple Scandinavie pour les danois, norvégiens et suédois ou Océanie pour les australiens et les néo zélandais) . En outre pour les coureurs « orphelins » pourquoi pas une ou deux équipes crées sous le label UCI qui auraient également un sponsor.

Ce type d’organisation est possible, il doit simplement émaner d’une volonté politique de mettre cela en place.

Yannick, le Docteur ès sport.

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