L’existence d’un troisième voie de développement des clubs sportifs.

Sport et businessLe club du FC Istres a été introduit en bourse le 18 mai dernier. Aux dires du promoteur du projet, Bernard Calvignac le club a pour objectif de remonter en « ligue 1 d’ici cinq ans et d’y rester ».

Au delà de la question du réalisme de cet objectif sportif, ce qui est intéressant d’observer est que ce projet s’appuie en fait sur des investissements immobiliers (hôtels, centre de rééducation) susceptibles d’offrir de multiples sources de revenus. Ce type de modèle, sans préjuger de sa pertinence dans le cas d’espère, est intéressant car il esquisse la possibilité d’une troisième voie dans le financement des clubs sportifs.
Mais il n’est pas nouveau ! En effet, depuis des années le club de water-polo de Marseille bâti son succès sur ce type de modèle.

On connaissait OL land, future capitale du sportaintment voulu par JM Aulas (pour rappel l’action vaut aujourd’hui 21,48€ pour un prix d’introduction à 24 €), l’on aura désormais Istres et son complexe d’hôtels et son centre de réeducation. Point commun entre les deux projets, des revenus complémentaires aux seuls revenus sportifs qui doivent être générés par des activités tierces liees à une emprise immobilière (hôtels, centre commercial…).
Le modèle s’appuie donc sur la possibilité de posséder pour un club ses infrastructures au sens immobilier du terme et de les exploiter commercialement.

L’idée n’est pas nouvelle, puisque le Cercle des Nageurs de Marseille qui est le club phare de notre championnat (37 titres de champion de France de water polo) fonctionne pour partie sur ce modèle. En effet au début du siècle, ce club crée des infrastructures pour favoriser le développement des sports aquatiques. Au fil du temps ses infrastrucutures sont améliorées, et le club possède désormais dans Marseille un complexe aquatique de haut niveau situé au bord de la mer dans un cadre exceptionnel. Ce complexe aquatique draine un public important, ce qui permet notamment de financer l’équipe de waterpolo.


Le complexe sportif du CNM

Cet exemple illustre une chose. Des clubs même s’ils ne sont pas situés dans un bassin de population immense de part leur situation géographique peuvent être basés sur des zones dont la valeur foncière est potentiellement très importante. Situation qui pourraient permettre de créer des activités à forte valeur ajoutée.
Ceci explique pourquoi l’intérêt d’investisseurs potentiels. En effet, un investisseur qui souhaiterait uniquement réaliser un projet immobilier classique, serait vraisemblablement confronté à l’hostilité des collectivités locales ou de la population. Mais là, comme il s’agit de développer le club sportif local vecteur d’image et d’enthousiasme, cela facilite grandement les choses.

Dernière remarque, ce modèle n’est pas forcément pertinent pour les clubs très importants. Par exemple dans le football professionnel, les volumes financiers nécessaires sont considérables et il n’est pas certain que ces revenus complémentaires soient suffisants pour rivaliser avec les droits TV. Ils ont cependant l’avantage de lisser la variation des rentrées financières dans le temps.
Toutefois cette troisième voie peut être intéressante pour les clubs moyens (de type Istres), ou les clubs professionnels dans des disciplines moins riches. L’exemple de Marseille en water-polo l’illustre.

En tout état de cause, ce moyen de développement constitue clairement une troisième voie de développement des clubs sportifs.

Yannick, le Docteur ès sport.

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