Le football est le sport roi des médias, c’est une évidence puisque quasiment tous les soirs un match de football est retransmis sur une chaîne hertzienne ou câblée. Cette overdose de foot s’est accentuée depuis une dizaine d’années et la victoire en Coupe du Monde

C’est pourquoi, alors que l’on reparle du renouvellement des faramineux montants des droits TV du foot français (600 millions d’€uros on le rappelle), il pourrait être intéressant de se poser la question d’imposer des quotas de diffusion de sports « mineurs » aux chaînes de télévision afin d’éviter cette concentration.

Un sujet ancien.

L’idée n’est pas nouvelle, ou plutôt le problème n’est pas nouveau. En effet, dans les années 30 alors que le football devenait professionnel, un texte juridique avait imposé à tout club professionnel de parrainer la création d’une autre section sportive au sein de son club pour justement favoriser ce pluralisme. Ainsi à Sète, le club de football avait parrainé une section water-polo (qui s’appelle encore aujourd’hui les Dauphins du FC Sète et qui joue en Elite).
Il est par conséquent tout à fait envisageable d’imposer aux chaînes de télévision des quotas de retransmission pour les sport mineurs comme il existe des quotas dans la diffusion d’œuvres cinématographiques françaises dans leur cahier des charges.

Chaque grande chaîne obligée de diffuser 3 sports « mineurs » via des quotas ?

Avec cette philosophie, il pourrait être intéressant de demander désormais à chaque télévision hertzienne de retransmettre à l’année trois sports « mineurs » en plus des sports majeurs qu’elle diffuse habituellement. Cela aurait le mérite d’amorcer un cercle vertueux pour ces sports « mineurs » avec le cycle suivant :

retransmissions TV > attractivité pour les sponsors > moyens financiers > qualité du championnat > spectacle au niveau national et résultats sur le plan international > public > audience et ainsi de suite…

Comment faire concrètement ?

Le ministère des sports pourrait publier tous les deux ans, par exemple, une liste des sports « mineurs » à partir de critères économiques objectifs (budget moyen des clubs de son élite, exposition télé depuis 2 ans…).

Ensuite à chaque sport « mineur » devrait se vendre dans un contexte plus égalitaire qu’une lutte avec la puissance financière du football, du rugby ou du tennis.
Ce système aurait l’avantage d’offrir une fenêtre médiatique aux sports mineurs les plus dynamiques et ainsi de favoriser leur développement. Il leur permettrait de dépasser le « plafond de verre » qui existe actuellement, tout en offrant une « prime de dynamisme » aux sports mineurs les plus en capacité de se vendre.

De surcroît les télévisions feraient aussi des économies puisque on leur demanderait de diffuser les sports et non pas de payer pour pouvoir les diffuser. Le prix serait en conséquence fonction des négociations avec les fédérations « mineures » et ne pourrait coûter que le prix de production (en forte baisse avec l’émergence des technologies numériques)

Une clause de régionalisation pour les sports majeurs ?

Par ailleurs l’on pourrait imaginer des clauses de « régionalisation » pour les sports majeurs, c’est à dire qu’une chaîne de télévision aurait la possibilité de faire rentrer dans ses quotas la retransmission de match d’équipes régionales ne faisant pas partie de l’élite d’un sport majeur.
Par exemple on pourrait imaginer que France 3 sud diffuse des matchs de football de national de Sète, Nîmes ou Rodez .

En effet, on le constate, sans régulation à ce niveau, les courses de court terme à l’audience incitent à un effet de concentration sur quelques sports, laissant les autres sur la touche.
Cela nuit fortement au pluralisme dans la pratique dans la population (en général on est tenter de pratiquer des sports que l’on regarde) et plombe indirectement la qualité des performances françaises dans les grandes compétitions (JO, mondiaux etc…)

Un simple article sur un sujet aussi vaste et bien entendu trop court, c’est pour cela que nous y reviendrons. Vos contributions sont dans cette perspectives le bienvenues.

Yannick, le Docteur ès sport.