Dimanche prochain va se dérouler un derby explosif en deuxième division espagnole. Le Real Murcia (3eme du classement) affrontera l’autre équipe de Murcia, le Ciudad de Murcia 4eme avec un parfum de montée en Liga. Ambiance volcanique garantie.

Ciudad de Murcia, cela ne vous dit pas grand chose, pourtant ce club de deuxième division espagnole à connu une fulgurante ascension puisqu’il a été crée il y a … 8 ans ! Passant en quelque saisons du niveau régional à la lutte à l’accession à la première division. Présentation de ce club totalement atypique.

Enrique Pina, l’homme qui a réalisé son rêve fou.

Si Ciudad de Murcia en est où il en est aujourd’hui, cest surtout grâce à l’œuvre d’un homme, Enrique « quique » Pina. Ancien footballeur du Real Murcia puis agent de joueurs, ce dernier à la folle idée de vouloir créer un second club dans sa ville. Il fonde donc le club de Ciudad de Murcia en 1999. Aidé par ses relations dans le milieu, mais sans moyens financiers importants, il fait venir les joueurs idoines à chaque niveau et les ascensions se succèdent. Division honneur en 1999, quatrième division en 2000, troisième division en 2001 puis deuxième division en 2002, le parcours est extraordinaire.

Quique Pina, (à droite) le soir de la montée en deuxième division.

Des problèmes de stade récurents.
Pourtant à côté de cette réussite sportive, les infrastructures ne suivent pas. Objet de jalousie d’indifférence dans sa ville « city », comme l’appelle désormais ses supporters, évolue sur un petit terrain municipal, le Real Murcia refusant de partager son stade.
La situation se débloquera en 2005 quand la municipalité construit un nouveau stade de 23 000… pour le Real Murcia, la « nueva condomina », Ciudad de Murcia héritant donc de l’ancien stade (la Condamina) de 16 000 places.
Toutefois, les problèmes de stade sont toujours là, puisque la ligue de football espagnole a estimé que le stade de la condomina n’était plus aux normes et que le Ciudad de Murcia devra présenter des garanties à ce niveau dès la prochaine saison. Aujourd’hui Quique Pina se bat auprès des autorités pour avoir avoir un nouveau stade et une cité sportive à la hauteur des performances de son équipe. Mais une ville comme Murcia peut-elle se permettre d’avoir e type d’infrastructures en double ?

Le stade de la Condomina

Si les résultats des rojillos (rouges vifs) sont toujours impressionnants,le peu desoutien des milieux économiques locaux, traditionnellement fidèle au club centenaire, le Real Murcia, laissent à penser que le miracle ne sera peut être pas éternel. D’autant plus que la rivalité avec l’autre club de Murcia est toujours présente, et qu’à cela se mêle des considérations politiques entre la municipalité (de droite) et la candidate socialiste aux prochaines élections qui demande à ce que le Ciudad de Murcia possède un stade aux normes.
La pression monte, Quique Pina, menaçant même il y a quelques jours de délocaliser « son » club dans une autre ville toute heureuse d’accueillir un club de football clef en main.

Un parcours extraordinaire, jusqu’à quand ?
Dans l’univers du football business, le parcours extraordinaire du Ciudad de Murcia nous montre, comme dans les plus beaux contes de fées, que la passion, l’intelligence et le talent permettent parfois rivaliser avec les plus puissants. Toutefois, la viabilité de deux clubs profesionnels dans une ville de la taille de Murcie (400 000 habitants) reste incertaine, d’où la rivalité sportive exacerbée et les problèmes extra-sportifs permanents.

Yannick, le Docteur ès sport

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complément du 9 avril 2007.

C’est finalement le Real Murcia qui s’est imposé 2 à 1 dans un derby qualifié de spectaculaire par le journal « As ». Comme le titrait le même quotidien, le Real Murcia commence à froler le « ciel », et ce derby pourrait être le dernier avant deux ans au moins, le Real Murcia ayant désormais toutes les cartes en main pour rejoindre la Liga à l’issue de la présente saison.

Le compte-rendu du match (à lire en espagnol) sur le site internet du journal As.