Soir de match : Finale de la FA Cup Crystal Palace FC – Manchester United.

L'aigle de Crystal Palace règle sur Wembley

J’ai commencé à suivre et supporter Crystal Palace en 1990 lors de leur magnifique parcours qui les conduisit en finale de la Cup. Ce 21 mai, l’équipe du sud de Londres parvenait à nouveau à atteindre la finale de cette prestigieuse compétition, et signe du destin, face au même adversaire, Manchester United. Je ne pouvais rater cet évènement et était l’un des rares français présents dans la moitié de stade réservée aux supporters de Crystal Palace. A ma grande déception, comme en 1990, les eagles sont les mains vides mais avec le sentiment de ne pas être passé bien loin de l’exploit.

Je vous fais partager des moments forts de cet après-midi particulier.

Les places pour la finale… à la loyauté.

Comme cela avait été le cas pour la demi finale, les places pour ce type de match ne sont pas en vente publique, chaque club gérant, selon son gré, les quelques 30 000 places mises à sa disposition. Comme c’est le cas pour les rencontres à forte demande, le club de Crystal Palace met en vente les places au cours de plusieurs vagues de commercialisation, permettant aux supporters les plus fidèles d’avoir d’abord accès aux billets (et donc aux meilleures places). Chaque vague étant espacée de quelques jours jusqu’à l’écoulement des dernières places. Pour cette finale, pour pouvoir accèder aux billets de la première vague, il fallait avoir le membership du club (non vendu depuis la demi finale) et surtout 2500 points de fidélité. Pour vous donner un ordre d’idée, l’achat d’un billet de match rapporte 20 points de fidélité… Il est ainsi courant dans les tribunes de Selhurst Park le stade de Crystal Palace de croiser des supporters ayant plus de 20 années d’abonnement consécutives. Le plus paradoxal est que lorsque l’on discute avec eux, il vous expliquent sans malice qu’il suivent le club mais sans plus… dans la mesure où ils ne font pas tous les déplacements à l’extérieur.

L'aigle de Crystal Palace règle sur Wembley

L’aigle de Crystal Palace règle sur Wembley

L’ambiance unique.

Il n’y a pas à dire mais le god save the queen chanté par 90 000, cela a de l’allure. Malgré sa grande taille, le nouveau Wembley est un stade bien conçu qui permet aux sons de rester dans l’enceinte. L’une des autres particularités de l’ambiance durant une finale de Cup est qu’il y a une ambiance de football pure. Les spectateurs viennent voir un match de football sans autre considérations politiques. On est loin des sifflets de l’hymne espagnol de la finale 2015 Barcelone – Bilbao, ou la polémique sur les estelladas de la finale 2016 Barcelone – FC Seville. L’autre élément fort du public de la finale est que l’on a des passionnés du jeu qui applaudiront une belle action offensive ou défensive, ce qui a le don de motiver les joueurs.


God save the qeen chanté par les supporters de Palace, ça donne le frisson.

Manchester United sans supporters.

C’est probablement le principal paradoxe de ces clubs qui sont devenus des multinationales du ballon rond. Si MU brasse des millions, vends des centaines de milliers de maillots, il n’a plus des supporters, mais juste un public.
Alors que les supporters de Palace ont appuyés les leurs sans discontinuer durant 120 minutes, la moitié de stade dédiée au suiveurs de MU est restée relativement passive. L’entrée des joueurs a été particulièrement significative sur cet aspect. Côté Crystal Palace, l’on déployait un impressionnant tifo réalisé grâce aux dons des supporters et pour lequel ses concepteurs sont allés chercher le matériel en Allemagne (véridique !!!), de l’autre… rien. Certains pourraient me rétorquer que cette analyse est celle du supporter frustré de Palace que je suis, sauf qu’elle a été développé par le Manchester Evening News que l’on ne peut pas supporter d’être pro Palace…

palace2Le spectacle d’avant match.

Enfin, en plus d’être passifs les supporters mancuniens ont mauvais esprit. Comme la majorité des supporters de Palace, je suis sorti du stade sans attendre la remise de la Coupe au vainqueur. Alors que j’attendais comme des centaines d’autres supporters à la station de train pour rentrer sur Londres dans un ambiance assez triste et silencieuse, j’ai pu voir des spectateurs de Manchester sorti bien rapidement eux aussi (visiblement sans attendre la remise de la Coupe à leur équipe…) se moquer des supporters de Palace. Pas très classe.

cpcf

Le rêve brisé de Crystal Palace.

26 ans après la mémorable finale de 1990, Crystal Palace entraîné par un héro de cette épopée retrouvait la même formation de Manchester United en finale. L’ouverture de la marque pour les suds londoniens par un joueur local, le talentueux Jason Puncheon originaire de Croydon aurait pu offrir une magnifique épilogue à cette victoire. Mais voilà, le sort, une fois de plus, n’a pas souri à Palace. Reste à espérer que nous n’attendrons pas 26 ans pour une prochaine finale.

Yannick, Docteur ès Sports

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