Ce samedi, j’ai eu l’occasion d’assister à la rencontre de Premier league anglaise entre mon club favori Crystal Palace et Arsenal (0-2), actuel leader du championnat. De part la qualité des joueurs sur la pelouse et son ambiance dans les tribunes, le football anglais a vraiment quelque chose de différent.
Je profite de ce soir, ou plutôt de cet après midi de match (joué à 12h45 heure anglaise), pour évoquer l’avenir du stade de Crystal Palace et les fameux « matchday program » typiques du football anglais.
Crystal Palace : vers un retour aux sources ?
Crystal Palace (dont j’avais présenté l’historique dans un précédent article) tire son nom du palais de verre (Crystal palace en anglais) construit pour l’exposition universelle de 1851, puis déménagé dans un parc de la banlieue sud de Londres. Les glaziers (les vitriers), comme on les surnommait à l’époque, occupent depuis 1924 le stade de Selhurst Park à quelques kilomètres de là. Capable d’accueillir 40 000 personnes, ce stade perdit de la capacité avec le remplacement des tribunes debout (les « stand ») par des places assises, plus confortables et plus sécuritaires. Sa capacité actuelle est d’environ 25 000 places. Si le chiffre est plus que respectable comparé à de nombreuses enceintes françaises, elle est moyenne, voir petite dans l’univers surdimensionné du football anglais.
Ce stade et ses façades en brique ont été plus ou moins réaménagés (élévation d’une tribunes à double niveau, construction de loges sur une autre), mais il possède désormais un aspect assez asymétrique peu optimal en terme de configuration et le foncier environnant dans ce quartier urbanisé ne permet plus d’agrandissement .
Aussi, la solution la plus sérieusement envisagée est la construction d’un nouveau stade au sein du seul endroit dans la zone disposant des possibilités foncières adaptées… le parc historique du « Crystal Palace »… jadis lieu d’implantation du palais de verre. Sur ce terrain, à l’emplacement historique de la toute première ère de jeu du club se dresse ce qui était, jusqu’aux JO, le stade d’athlétisme de Londres d’une capacité de 15 000 places (dans lequel se déroule annuellement le meeting IAAF du même nom). Pour la petite histoire, l’emplacement a même été un temps pressenti pour être le lieu de construction du stade Olympique des JO de 2012.
Ainsi les membres du consortium CPFC 2010, propriétaires du club, envisagent la construction d’un nouveau stade de 40 000 places en remplacement de l’actuel Selhurst Park. Le projet , dans les cartons comme on dit, reste à finaliser notamment au niveau de son financement.
Personnellement, j’ai une vision assez traditionnelle de l’implantation des stades et je n’aime pas voir la destruction des enceintes sportives historiques, mais pour la peine, je trouve que ce retour au source est une excellente idée.
Le matchday programme « la bible » de la rencontre.
De nombreux joueurs professionnels rêvent d’évoluer en Premier league, véritable référence du football mondial . Mais le professionnalisme, n’est pas que sur la pelouse, il se manifeste également dans les bureaux. A tout ceux qui ont le privilège d’assister à un match de football professionnel en Angleterre, je ne pourrais que leur conseiller d’acheter le traditionnel « matchday program », véritable bible de la rencontre.
Celui de Crystal Palace a un niveau de qualité particulièrement impressionnant tant sur la forme (magnifique papier glacé, belles couleurs) que sur le fond. Ce dernier possède un contenu incroyable de créativité et d’exhaustivité sur le match du jour. Vous y trouverez la liste complète des joueurs qui ont évolué pour les deux clubs (comme Ian Wright par exemple pour cette rencontre face à Arsenal) avec photo, une composition détaillée de l’adversaire avec commentaire sur chacun des joueurs de l’effectif, des interviews de joueurs, des chroniques de dirigeants, du capitaine, de consultants (Marc Bright figure du club et consultant de la BBC par exemple). Bref, un tel niveau de contenu donne le tournis.
Avec le temps, ces programmes de match deviennent de véritable objets de collection qui s’achètent et se revendent en fonction de leur rareté ou des particularités de leur contenu.
Le jeu et les joueurs : Arsenal s’en sort bien.
Entre Crystal Palace avant dernier du classement et Arsenal leader de Premier league, l’on pouvait s’attendre à une rencontre à sens unique. Il n’en fût rien, preuve de la densité du niveau de ce championnat.
Si les gunners ont effectivement monopolisé le ballon les 20 premières minutes, les eagles ont, par la suite, mis en difficulté la défense des coéquipiers d’Ozil notamment sur des actions de contre. 0-0 à la mi-temps, l’on sentait que tout pourrait se passer en seconde période. Grâce à un pénalty justifié juste à la reprise, les hommes d’Arsene Wenger prirent l’avantage, mais se retrouvèrent rapidement en difficulté suite à l’expulsion, elle aussi justifiée, d’Arteta pour une faute sur Chamakh qui filait au but en contre. Les joueurs locaux poussèrent en vain, avant de se faire crucifier sur un but de Giroud à la 88eme minute.
Au niveau des individualités, à Arsenal Mevlut Ozil est un numéro 10, un vrai, capable d’alterner jeu court, jeu long, dribble, de temporiser ou accélérer selon les besoins. Devant Giroud est un bon avant centre, qui ne réussit pas tout, mais qui offre des solutions et qui possède un vrai impact physique.
En face, l’équipe de Crystal Palace comportait beaucoup de noms moins connus hormis l’ancien bordelais et gunner Marouane Chamak. Ce dernier, joueur très élégant, possède un superbe jeu de tête et beaucoup de finesse dans sa façon d’appréhender son rôle offensif. L’un des découvertes sur ce match a été Adlene Guedioura. Le joueur algérien formé dans le football français (il est passé notamment par Sannois Saint Gratien) est un magnifique joueur. Puissant, technique, ne ménageant pas son énergie pour presser l’adversaire ou récupérer un ballon, il est redoutable à l’approche du but. C’est de surcroît un joueur d’impact capable de s’imposer sur les duels ou les luttes épaule contre épaule. Bref, un vrai joueur de Premier League.
En conclusion, je ne peux qu’inciter ceux qui aiment le football anglais, le vrai, d’aller voir une rencontre à Selhurst Park (stade situé en banlieue sud, mais très facile d’accès en transports en commun), il y découvriront ce qu’est la culture du football en Angleterre dans un ambiance souriante et accueillante (ceux qui veulent plus de précision sur la logistique, qu’ils n’hésitent pas à me faire un message).
=> Télécharger mon album photos de la rencontre.
Yannick, Docteur ès sport