Si ma nouvelle localisation à Montpellier complique ma fréquentation de Selhurst Park, elle n’en est pas pour autant rédhibitoire, grâce à Easy Jet qui propose des vols directs Montpellier – Gatwick à … 45 euros. Le seul inconvénient étant l’impossibilité de faire l’aller retour dans la journée. Passons ces détails logistiques… J’étais donc présent dans les travées de Selhurst Park pour un derby londonien entre deux formations ayant quelque part le même profil, à savoir basées dans la périphérie de la capitale anglaise (Watford au nord ouest, Crystal Palace au sud est) et ayant oscillé entre l’élite du football anglais et la seconde division tout au long de leur histoire.

A l’issue d’une rencontre dominée par Crystal Palace, les nords londoniens se sont imposés contre le cours du jeu 1-2, avec une grosse polémique arbitrale à la clef. Récit de la rencontre… et plus.

Watford, « le club d’Elton John ».

C’est un peu le poncif qui colle désormais au club du nord londonien. L’artiste anglais étant supporter des hornets depuis son enfance, il prit la direction du club dans les années 70 et lui permit de passer de la 4eme division à la première avec, en point d’orgue, un titre de vice champion en 1983 derrière Liverpool et une finale de Cup perdue en 1984 contre l’autre grand club de Liverpool… Everton. Le club connu par la suite des déboires financiers dans les années 90, mais parvint à revenir vers le plus haut niveau.

Les hornets de Watford

Désormais propriété de la famille Pozzo le club est désormais une sorte de filiale footballistique du club phare de la famille Pozzo Udinese et possède une connotation très internationale avec sur son banc l’espagnol Quique Sanchez Flores et plusieurs joueurs venus d’une autre filiales des Pozzo, Grenade, comme le buteur nigerian Ighalo ou le latéral Allan Nyom originaire de la région parisienne.

Si Crystal Palace et Watford n’ont pas de rivalité particulière, la finale des play-off de montée en Premier League de 2013, remportée par Crystal Palace, a forcément laissé des envies de revanche chez les supporters de Watford.

Mile Jedinak balle au pied avec Connor Wickham de dos (n°21).

Crystal Palace avec Adebayor.

Autant la première partie de saison s’était montrée prometteuse pour les Eagles, autant le début 2016 est difficile marqué à ce jour par aucune victoire en Premier League, malgré un joli parcours en coupe.
Cette mauvaise passe est expliquée en partie par l’absence sur blessure de l’aillier gauche de Palace Yannick Bolasie, et par l’incapacité des avants centres de Crystal Palace à faire la différence. Pourtant Alan Pardew l’entraîneur londonien a l’embarras du choix entre Connor Wickham, une des grosses recrues de l’été, Dawn Gayle, lui aussi acheté à prix d’or il y a trois saisons, Frazier Campbell que l’on passé capable de franchir un pallier ou Marouane Chamakh acheté à Arsenal, il y a de quoi composer. Malheureusement, malgré avoir eu leur chance à différent moment, aucun d’eux n’est parvenu à s’imposer et surtout à marquer. C’est pourquoi, face à cette situation, Steve Parish le chairman du club a décidé de faire venir un avant centre majeur de Premier League, Emmanuel Adebayor, en disgrâce à Tottenham. L’ancien messin a notamment évolué à Arsenal, Manchester City, au Real Madrid et enfin à Tottenham. Il constitue une recrue de choix et normalement une solution à inefficacité offensive des attaquants des Eagles.

Premier but d’Emmanuel Adebayor sous les couleurs de Crystal Palace.

Cette rencontre contre Watford devant être la première où le talentueux avant centre allait être titulaire, elle était très attendue pour les supporters de Crystal Palace, pour une rencontre qui allait se jouer à guichet fermé (pour l’anecdote pour avoir un billet pour ce match, je l’ai acheté à l’heure de la mise en vente des 2000 dernières places sur internet plus d’un mois avant la date de la rencontre).

Le jeu et les joueurs… l’arbitre homme du match.

Lorsque vous sifflez un pénalty pour une faute d’un défenseur sur un attaquant sur corner, vous prenez des risques, tant ce type de fait est récurrent sur cette phase de jeu. Mais quand vous ne sifflez pas des fautes aussi, voire plus grave, commises dans l’autre sens sur le même type de phase de jeu, vous contribuez clairement à créer la polémique. C’est malheureusement ce qu’à fait  Robert Madley en offrant un pénalty à Watford à la 15eme minute.

J’ai ainsi tweeté l’une des mes photos qui prouvait que l’arbitre avait oublié de siffler les même fautes en faveur de Crystal Palace, ce tweet a eu un certain écho (+ 100 retweets et + de 20 000 vues ! ).

#CPFC – #watfordfc, what about this ? @Holmesdale @HLTCO @FYPFanzine pic.twitter.com/5eRfjeByMF

— Docteur ès sport (@docteur23) 14 février 2016

Ce pénalty assez particulier obligea Crystal Palace à courir après le score toute la première mi-temps. Les eagles réussirent à égaliser sur un magnifique but d’Adebayor avant de se faire crucifier à la 84eme minute par les visiteurs du jour.

Une des actions où l’arbitre n’a rien sifflé pourtant l’on voit des contacts et tirage de maillot pas forcément licites.

Grosse déception donc du côté de Crystal Palace, qui malgré une très large domination continue sa série noire de 9 rencontres sans victoires en Premier League. Les espoirs de Ligue des champions de sont envolés, la zone trouble se rapproche… et la fin de saison s’annonce suffocante.
Pourtant il y a des motifs d’optimisme, d’abord, la confirmation qu’Adebayor est la recrue qu’il fallait aux Eagles, ensuite qu’avec un tel niveau de jeu, les victoires devraient logiquement revenir enfin que les sud londoniens devraient retrouver leur paire d’ailiers exceptionnelle (Zaha qui a crevé l’écran) avec le retour de Yannick Bolasie, blessé depuis plusieurs semaines.

Soir de match sur Selhurst Park, une ambiance sans équivalent.

Comme l’écrit si bien Steve Parish à la fin de son éditorial dans le programme du match : « Up the Palace ».

Yannick, Docteur ès Sport.

La feuille de match.