Dans une actualité sportive hexagonale relativement creuse durant la période de Noël jour de l’an, le seul événement notable est le All Star Game français. Ce dernier se déroule à Paris Bercy depuis quelques années et a pris une nouvelle dimension sous l’impulsion des dirigeants de la fédération faisant de ce moment plus un spectacle qu’un événement sportif en tant que tel. Retour et réflexion sur cet événement.

Mettre en valeur… son adversaire.
Le All Star game français se déroule désormais dans une ambiance des grands soirs: DJ survoltés, lasers à gogo, décibels à volonté et pom pom girls américaines, (cette année, c’était les pom pom girls des New York Knicks s’il vous plaît) le tout dans une salle comble. Voilà pour le décor, sur le terrain en plus du match des All Star, concours des meneurs, de dunks (ce que l’on appelait autrefois les smachs…) et de 3 pt complétaient le programme.
Si l’aspect spectaculaire de l’événement est indéniable, l’aspect sportif n’est certainement pas le principal intérêt de la soirée. Pour ne parler que du match des All star, le spectacle est en fait très particulier: défense quasi inexistante (ce qui explique le nombre important de points marqués), ambiance très cool sur le terrain et sur les bancs, recherche du beau geste plutôt que de l’efficacité.

Ces éléments font que le match All star en terme de basket pratiqué ne possède même pas l’intensité un match de préparation d’avant saison dans lesquels se rodent les systèmes, où l’on teste les nouveaux joueurs et notamment les américains et dans lequel chacun cherche à faire ses preuves pour gagner du temps de jeu.
Le match All Star c’est autre chose, c’est un match qui regroupe une densité de talents inégalable sur le sol français mais dans un contexte fait pour mettre en valeur… son adversaire.

Un engouement populaire paradoxal.
Cet événement est-il utile ? Sur le plan sportif cela se discute. D’un point de vue communication l’intérêt est évident. En cette période creuse cela permet de faire parler de basket. Le but recherché est d’ailleurs atteint puisque l’événement s’est déroulé à guichets fermés cette année, 14 500 spectateurs pour un « match » de basket cela laisse rêveur quand on compare ce chiffre aux, même pas, 2000 spectateurs (dont combien de payants ?) qui assistent aux matchs du Paris Basket Racing.

Cela met en valeur un élément : pour attirer du public sur un événement basket au delà du simple cercle des spécialistes et des passionnés, il faut de l’entertainment, du show, des paillettes. Ce phénomène s’est déjà produit lors d’un match de préparation des Spurs en juin dernier où les tickets pour le POPB se sont écoulés en trois jours, tout le monde voulant pour voir évoluer un Tony Parker. Cela paraît assez incroyable quand on se souvient qu’il jouait dans une salle Pierre de Coubertin au deux tiers vide quelques années auparavant lorsqu’il portait les couleurs de Paris.

Ce contraste entre l’engouement pour ces événements « paillettes » et l’intérêt relatif porté au basket de club de haut niveau laisse dubitatif. Il mérite d’être noté et observé sans pour autant permettre d’en tirer des conclusions.