Les résultats du WE l’ont encore montré, en football plus peut-être que dans les autres sports, les écarts théoriques entre deux équipes ne se confirment pas obligatoirement sur une seule rencontre. Or l’actuelle formule de la Coupe de France est basée sur l’élimination directe sur un match. Cela n’a pas toujours été le cas. Retour sur cette formule qui a une dizaine d’année.

Les 32eme sur terrain neutre.
Il y a un peu plus de 10 ans la coupe de France se déroulait pour sa phase impliquant les clubs de D1 sur un match sur terrain neutre lors des trente deuxièmes de finales, puis sur match aller-retour, jusqu’à la finale. Cette formule ne manquait pas de saveur. Le fait de jouer les trente deuxièmes sur terrain neutre pouvant toutefois poser des problèmes : parfois le terrain n’était pas aussi neutre que cela (ainsi pour l’année 1986 je me souviens d’un Montauban (en D3 à l’époque) contre l’Om (futur finaliste) sur terrain neutre… à Cahors, ou d’un Bordeaux-TFC sur terrain neutre à … Mont de Marsan (Bordeaux s’était qualifié).

L’exploit de Créteil face au Matra racing.
Puis la formule des matchs aller retour similaire à la coupe d’Europe avait un double avantage : elle permettait aux supporters de chaque équipe qualifiée voir évoluer ses favoris au moins une fois à domicile, et permettait de donner lieu à des confrontations épiques (je me souviens de la demi finale TFC-PSG avec une victoire du TFC 2-0 au stadium, la Dépêche du midi titrant le jour du match retour avec une photos de deux supportrices « elles misent sur finale ! », pour finalement une qualification du PSG … aux pénalty au Parc). Cette formule n’empêchait pas non plus les exploits, avec par exemple l’US Créteil évoluant à l’époque en D3 qui avait sorti en 1988 le Matra Racing de Lagardère et sa pléiade de stars sur match aller retour (double victoire des banlieusards parisiens 1-0) !

Malheureusement pour des raisons de surcharge des calendrier et pour laisser des dates à la Coupe de la Ligue, cette formule a été abandonnée au profit d’un système à élimination sur un match.
L’actuelle formule a été modifiée au bénéfice des clubs pro puisque désormais la règle des deux divisons pour jouer à domicile à été durcie pour les petits clubs en instituant le concept des deux niveaux (les niveaux étant niveau 1 D1 D2, niveau 2 National CFA, niveau 3 CFA2 / DH). Bref, une D1 peut désormais recevoir une équipe de CFA. Cela est fort dommage car cela n’enthousiasme pas les supporters du club pro à domicile (14 000 spectateurs au parc contre Nîmes dimanche dernier) et frustre les supporters du club de national qui n’ont pas la possibilité de savourer cette belle affiche à domicile (rappelons nous du beau parcours de Nîmes toujours, en coupe il y a deux saisons).

Un retour de cette formule ?
C’est pourquoi un retour à une formule 32eme et 16eme sur un match sur le terrain du premier club tiré avec la règles antérieure des deux divisions, puis des matchs aller retour à partir des 8eme comblerait tout le monde.
Les pros qui auraient la possibilité de faire de belles recettes à partir des 16 eme sur de gros matchs à enjeux et de limiter les risques de tirages pièges à l’extérieur chez un club de niveau amateur, et les amateurs qui garderaient la possibilité de rencontrer leur adversaire pro à domicile dans des phases où ils peuvent raisonnablement espérer d’y être (32eme et 16eme).

Cette formule de matchs à domicile est pratiquée en Angleterre, Italie et Espagne. Sa mise en œuvre en France serait en conformité avec ce qui se fait en Europe et permettrait aux diffuseurs télé d’avoir de belles affiches à présenter au téléspectateurs. Elle pourrait être instaurée parallèlement à la suppression de la Coupe de la Ligue. C’est donc essentiellement une question de volonté de nos instances dirigeantes.

Lien : le parcours des clubs de D1 D2 et national en coupe de France depuis 20 ans