Formule 1, sponsors et territoire français, les paradoxes.

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Le week-end dernier sur le circuit de Magny-cours dans la Nièvres se déroulait (peut-être pour la dernière fois) le Grand prix de France de formule 1. On le sait, la réglementation en vigueur dans notre pays interdit aux sponsors issus des industries de l’alcool et du tabac d’apparaître sur les voitures ou les tenues des pilotes. Alors que ces produits, en vente libre dans notre pays, sont interdits de promotion, le nom de la boisson Red bull, interdite sur notre territoire, était lui tout à fait autorisé.

Un paradoxe supplémentaire dans la complexe thématique du parrainage sportif et des lois en vigueur.

N’essayez pas d’aller au supermarché du coin pour vous procurer un pack de Red Bull, boisson énergétique à base notamment de taurine, vous n’en trouverez pas. Elle est pour l’heure interdite en France. Pourtant cette marque possède deux écuries de Formule 1 (les écuries Toro roso et… Red Bull), et à ce titre voit ses voitures alignées lors des Grands prix de formule 1.

Parallèlement de nombreuses écuries ont pour sponsor principal un cigarretier dont les produits sont autorisés sur notre territoire, mais dont le nom est interdit sur les carrosseries des formules 1.
Pourtant le nom de ces même cigarretiers est autorisé, et visible à l’écran sur le Grand prix de Monaco par exemple et de nombreux autres Grands prix.


Le nom du cigarretier sponsor des Ferrari est interdit sur le GP de France
… mais était autorisé au GP de Monaco (censuré en rouge)
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Quelles différence pour le téléspectateur ?

On assiste donc à ce paradoxe, désormais classique en France, les millions de téléspectateurs qui regardent un Grand prix de F1 se déroulant en France sont préservés de la publicité des cigarretiers mais ne le sont pas lorsque le grand prix se déroule dans d’autres pays. On en revient à la même situation qu’avec les bookmakers en ligne et le cyclisme ou le football.

Pour ce qui est du problème de Red bull on pourra objecter que ce n’est finalement pas un problème puisque le produit est introuvable en France. Dans ce cas là ne risque t-on pas d’ouvrir une brêche et de fait autoriser la publicité de tout les produits illicites sur notre territoire ?

On le voit la situation est une fois de plus complexe, et illustre si besoin en était les incohérences des dispositifs juridiques en vigueur.

Yannick, le Docteur ès sport.

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One Response to “Formule 1, sponsors et territoire français, les paradoxes.”

  1. Jules dit :

    Fine analyse qui doit être complétée de la décision de ROSBERG, patron de Rosso, de vouloir « à tout prix » le pilote français, déjà renommé, S BOURDAIS au volant d’une de ses voitures en 2008. Belle façon de promouvoir le produit sponsor dans la perspective de sa commercialisation en France