Espanyol de Barcelone : une qualification en finale de la Coupe de l’UEFA chargée d’émotion et de symboles

L’Espanyol de Barcelone, vient de se qualifier pour la finale de l’UEFA face au Werder de Brême. Même si cette compétition est passablement dévaluée par rapport à son lustre d’antant, cette qualification face à un club allemand possède une charge symbolique forte pour le club catalan.

Depuis 19 ans ce club porte le fardeau d’une défaite aux penaltys en finale face au Bayer Leverkussen dans cette même compétition alors qu’ils avaient gagné le match aller 3 à 0. Cette confrontation possèdait des similitudes troublantes avec le passé, mais fort heureusement pour les espagnols, elle n’ a pas connu le même dénouement.

1998 : du rêve au cauchemard
Connu pour l’ambiance très chaude de son stade d’alors, le stade de Sarria, situé à quelques encablures du Nou camp, et sa tradition de formation, l’Espanyol de Barcelone a vécu un véritable traumatisme en 1988.
Après une excellente saison 1986-1987 qui le voit terminer 3eme de la Liga derrière le Real Madrid et le FC Barcelone, les bleus et blancs gagnent le droit de participer à la Coupe de l’UEFA l’année suivante. A cette époque la Coupe de l’UEFA est une compétition très relevée.
Emmené par son jeune entraîneur basque, Javier Clemente, l’Espanyol joue dans un style que l’on ne peut pas qualifier de flamboyant. Basé sur une grande discipline et un jeu défensif, les « periquitos » (les perruches, nom de leur mascotte) renversent pourtant des montagnes dans cette compétition. Ils éliminent successivement Moenchengladbach, le Milan AC (de Gullit et Van Basten), l’Inter de Milan puis Bruges en demi finale.
Face à des équipes pas forcément habituées à un stade où les supporters les plus chauds sont à quelques mètres derrière les buts, les adversaires de l’Espanyol craquent. C’est le cas des allemands de Leverkussen en finale qui se font corriger 3 à 0 dans le stade de Sarria, où à l’issue du match, les supporters espanolistas exultent et scandent déjà des campeon ! campeon !

Pour aborder le match retour, Javier Clemente met en place une équipe ultra défensive devant être en mesure de préserver le résultat. Mais voilà, parfois en football la dimension psychologique s’en mêle. Alors qu’ils avaient bien contenus les allemands durant quasiment toute la première mi-temps, les catalans craquent, et encaissent 3 buts en quelques minutes. Les prolongations ne donneront rien et les penaltys la victoire aux allemands du Bayer Leverkussen.

La terrible séance de pénalty à l’issue de laquelle l’Espanyol perd la finale de la Coupe de l’UEFA 1988

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=eODwD_iCVoE[/youtube]

Un traumatisme et une lente guérison.
Dire que l’ensemble des supporters, dirigeants et joueurs de Espanyol a été totalement traumatisés par cette compétition est un euphémisme. L’équipe finira la compétition tel un zombie, et sera reléguée l’année suivante en deuxième division pour la première fois de son histoire.

La blessure est profonde et ne sera jamais véritablement cicatrisée. S’en suivra une reconstruction du club avec un changement de nom (Espanyol version catalane remplaçant l’Espanol, version Espagnole), un changement de stade (vente de Sarria pour des raisons économiques, occupation actuelle du stade Olympique et installation prochaine dans un stade flambant neuf au Prats dans la périphérie de Barcelone) et l’arrivée d’une nouvelle génération au début des années 90 qui verra le club porté par des joueurs emblématiques (Pochettino, Lardin, Tamudo et de la Pena aujourd’hui). Deux victoires en Coupe du Roi ces dernières années viendront conforter ce renouveau et étoffer un palmarès qui commençait à dater.

2007 : la confirmation du renouveau ?
Tous ces éléments expliquent pourquoi cette qualification en finale de Coupe de l’UEFA possède quelque chose de particulier pour le club bleu et blanc.
Leur entraîneur Ernesto Valverde faisait partie de l’équipe traumatisée en 1988, le résultat du match aller contre Brême était de façon troublante similaire au match aller contre Leverkussen, Brême comme Leverkussen est un club allemand. Lorsque hier soir les espagnols ont encaissé un premier but au bout de quatre minutes de jeu, de très vieux fantômes ont commencé a ressurgir… pour finalement disparaître. Les espagnols se sont finalement imposés 2 à 1. Ils affronteront le FC Seville en finale de cette compétition le 19 mai prochain.

Yannick, le Docteur ès sport

Site internet officiel de l’Espanyol de Barcelone

Une vidéo du match espanyol-Cadix (1994) pour ceux qui n’ont jamais connu la très très chaude ambiance de Sarria.

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