Deux trois petites choses à propos de la Coupe du Monde de Rugby…

rugby2petit.jpgSur le plan du jeu, notre spécialiste Bertrand a donné son point de vue, je voudrais évoquer quelques éléments qui ont retenu mon attention lors de ce début de Coupe du Monde.

20 équipes pour quoi faire ?

Contrairement à d’autres sports collectifs, le rugby est pratiqué par un nombre modeste de pays. Quel est donc l’intérêt de faire jouer autant d’équipes ?

En effet lorsque l’on voir des pantalonades de type Nouvelle Zélande- Portugal ou France-Namibie, l’on peut légitimement se demander quel est l’intérêt sportif de la chose.

Au delà de sa dimension ridicule, cela peut être dangereux pour l’intégrité physique des joueurs des petites équipes. En effet, le rugby est un sport de combat et de contact et l’affrontement physique est inhérent au jeu.
On se souvient du drame qu’a vécu Max Brito, paralysé à vie, lors d’un Côte d’Ivoire-Tonga à la Coupe du Monde de 1995.
Est-ce que l’on envoyait un boxeur débutant combattre contre le Tyson de la grande époque ?

Une formule plus resserrée avec seulement 8 équipes par exemple, comme c’était le cas à l’Euro de football il y a quelques années offrirait une formule plus attractive sur le plan sportif. Pour les petites équipes pourquoi ne pas envisager une compétition « B » comme c’est le cas dans de nombreux sports collectifs (comme le water-polo par exemple) qui leur permettrait d’avoir un évènement international a disputer avec un vrai intérêt sportif.

Quid de la lutte antidopage ?

Si les médias semblaient très sensibilisés à la lutte contre le dopage lors du Tour de France, ils en est moins question pendant cette coupe du monde.
Sans connaître les protocoles de la lutte antidopage dans ce sport, je propose que l’on applique, si ce n’est pas déjà le cas, les mêmes règles que dans le cyclisme pour cette coupe du Monde, à savoir :

– contrôles antidopages sanguins systématiques pour tous les joueurs de la compétition
– inspection par la douane des pharmacies des médecins de chaque équipe, et contrôles impromptus sur les différents centre d’entraînement des équipes
– transmission à l’agence mondiale antidopage des données physiologiques des joueurs participants à la compétition et de leur évolution depuis 3 ans (suivi longitudinal) et exclusion des joueurs présentant des évolutions anormales
– exclusion de toute équipe ayant un joueur positif (je rappelle que dans le Tour les Equipes Astana et Cofidis s’étaient retirées pour ces raisons)

La lecture de la lettre de Guy Mocquet avant le match France-Argentine : honteux !

Pour résumer ce que l’on peut ressentir devant cette triste initiative, je vous cite la conclusion de l’excellente « Lettre à Bernard Laporte » du journaliste sportif d’Europe 1, Pierre-Louis Basse (et accessoirement biographe de Guy Môcquet) dans l’hebdomadaire Marianne du 15 septembre :

« Je ne suis pas persuadé que Guy Môquet et les 27 de Châteaubriant, Timbaud, Charles Michels, le tout jeune Claude Lalet, aient offert leur poitrine pour le spectacle du jour.
Ils rêvaient simplement d’une France libre et d’un monde meilleur.
Croyez moi, laissez nous leurs messages, leurs générosités, leurs amours, leurs paris sur l’avenir. Nous vous abandonnons volontiers vos jambons, vos casinos, toutes ces images pornos de rugbymen asservis, qui n’ont à voir que de très loin avec l’esprit du sport ».

Yannick, le Docteur ès sport.

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