Deux trois choses à propos de la Vuelta 2011.

vuelta2011

Cette Vuelta 2011 qui vient de s’achever aura tenu toutes ses promesses. Un vainqueur inédit, une course indécise, des français présents et surtout la saveur inimitable des routes et des paysages de l’Espagne, ceux qui donnent soif et favorisent des guerillas impitoyables entre les coureurs.

L’édition 2011 n’aura pas échappé à la règle, avec en point d’orgue un mano à mano dantesque dans l’Alto de la Pena Cabarga entre Jose Cobo et Chris Froome. Le cyclisme, c’est magnifique, dans une course aussi offensive, c’est magique.

Le parcours de la Vuelta 2011.

La Vuelta des outsiders.

En anglais, l’on appelle ça des « underdogs », ça tombe bien Chris Froome en est un. Le rouleur de Sky a été à deux doigts de remporter la Vuelta 2011. Sorti de nulle part avec aucun résultat significatif depuis le début de sa carrière, le coéquipier de Wiggins a été présent sur tous les terrains. Il a seulement été battu par un autre outsider Jose Cobo, mais,qui lui, disposait déjà de solides références sur des courses par étapes (10eme de la Vuelta 2009, vainqueur du Tour du Pays-basque, 3eme du Tour de Burgos cette saison).
Le coéquipier de Sastre et Menchov n’était pas l’atout numéro 1 de son équipe, mais sa résistance, sa performance dans l’Angliru et surtout son mental dans l’alto de la Pena Cabarga lui ont permis de ramener le maillot « rojo » sur le paseo de la Castellana à Madrid. De l’aveu même du coureur, il a été à deux doigts de craquer dans cette ascension sur l’attaque de Froome. Mais le fait de porter le maillot rouge sur ses terres, devant ses supporters lui a donné la ressource nécessaire pour aller au delà de ses forces et recoller à l’anglais sur la fin de montée.

Cette arrivée à l’alto de Pena Cabarga a marqué toutes les personnes qui l’on regardé tant l’on a vu deux hommes puiser au plus profond de leur être pour la conquête du maillot rouge. Cette étape fera date comme l’un des plus beaux mano à mano de l’histoire de la course.

Les 5 derniers kilomètres de l’arrivée à Pena Cabarga : exceptionnel.

Moncoutié pour l’histoire.

Une étape et le maillot à poids, tel est désormais le butin pour David Moncoutié sur l’épreuve espagnole. Le réussir une fois constitue déjà une grande performance, mais lorsque cette performance est répétée pour la 4eme année de suite, il s’agit d’un authentique exploit. C’est ce que vient de réaliser le lotois qui entre par la même occasion dans l’histoire de l’épreuve. En effet, il devient le premier coureur à remporter pour la première fois 4 années consécutives la tunique de meilleur grimpeur. Et il l’a annoncé à l’issue de l’arrivée finale, il reviendra l’an prochain pour tenter d’accrocher une cinquième maillot à poids et probablement y terminer sa carrière.

David Montcoutié sur le podium pour recevoir son 4eme maillot de meilleur grimpeur.

Mais l’équipe Cofidis ne revient pas qu’avec la seule satisfaction de la performance de David Moncoutié, l’estonien Ran Taaramae a vraiment confirmé sur cette épreuve sa progression, notamment avec une très belle victoire d’étape aux Lagos de Somiedo,  qui le conduira à jouer les premiers rôles sur les grands tours ces prochaines saison. Un futur très grand.

David Montcoutié interviewé à l’issue de l’arrivée à Madrid.

Sagan, un futur Merckx ?

Autre coureur qui a confirmé qu’il montait en puissance au fil des mois est le slovaque Peter Sagan. Le coureur de la Liquigas participait à sa première épreuve de trois semaines et le résultat à été pour le moins spectaculaire.
Trois victoires d’étapes au sprint et trois semaines sans soucis ont prouvé qu’il avait désormais le potentiel pour viser plus haut. L’an prochain, il fera probablement son premier Tour pour découvrir. Les suivants, il les fera pour la victoire finale. Ce coureur sait tout faire, grimper, sprinter, rouler… Au vu de cette polyvalence dans l’excellence, il peut viser n’importe quelle épreuve du calendrier et se forger un palmarès… à la Merckx. A 21 ans, il possède déjà 37 victoires à son palmarès dont plusieurs dans des épreuves de tout premier plan.

AG2R, à l’image de sa saison.

Mon équipe favorite, l’équipe AG2R La Mondiale a connu une Vuelta à l’image de sa saison. Elle n’a pas démérité, mais a été un peu en deçà de ses espérances. Nicolas Roche n’a pu faire oublier un Tour décevant et est apparu en retrait, tout comme la performance collective de l’équipe, qui aurait pu viser une première place au classement par équipe et a dû se contenter d’une cinquième. Au niveau des satisfactions, l’on note tout de même la très belle course de l’italien Mateo Montaguiti porteur de maillot à poids une journée et souvent aux avants poste, ainsi que celle de Lloyd Mondory, chargé de faire les sprints et qui a accroché de belles places lors des arrivées massives. L’on peut regretter l’absence de John Gadret qui aurait sûrement été à son aise dans l’Angliru et autre alto de Pena Cabarga. Mais sa présence sur le Tour ne lui a pas permis de récupérer de son exceptionnel Giro pour l’épreuve espagnole.

Enfin, Philippe Gilbert, Joaquim Rodriguez et Igor Anton ont tous réussi à des degrés divers de très belles choses sur cette épreuve qui récompense toujours les coureurs offensifs et valeureux.

Yannick, le Docteur ès sport.

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