Soir de finale : Paris Volley – Nijni Novgorod (Russie).

Paris Volley, vainqueur de la Coupe de la CEV 2014.

Le volley de haut niveau pour peu qu’il y ait de l’enjeu peut rapidement devenir un spectacle exceptionnel. Cela a été le cas ce samedi à l’occasion de la finale retour de la coupe de la CEV. J’ai eu le bonheur d’assister à l’un des plus grands matchs de volley qu’il m’ait été donné de voir : grand par la qualité des équipes présentes, grand par l’enjeu, grand par l’intensité dramatique du déroulement de la soirée.

Au bout de l’émotion, le Paris Volley a remporté son quatrième titre européen. Exceptionnel en terme de palmarès, exceptionnel pour le sport français puisqu’il s’agit du premier trophée européen d’un club français tout sport collectif majeur confondu depuis 9 ans, exceptionnel en terme de beauté du spectacle offert. Si vous ne faisiez pas partie du millier de chanceux qui était dans les tribunes, lisez ce soir de match… spécial titre européen du Paris Volley.

Le contexte : miracle obligatoire.

Même si Paris possède la chapelle de la médaille miraculeuse dans le 7eme arrondissement, la capitale de la France, n’est pas particulièrement connue pour ses miracles. Pourtant, c’était bien une performance de cette nature dont avait besoin les joueurs parisiens corrigés 3-0, 4 jours plus tôt sur les bords de la Volga. L’on ne voyait pas comment les joueurs du Paris Volley allaient pouvoir renverser la vapeur tant ils avaient été dominé par cette redoutable équipe de Nijni Novgorod qui avait éliminé au tour précédent les polonais de Belchatow, leader du championnat de Pologne.

Présentation des joueurs du Paris Volley sous le regard des Dolls.

Présentation des joueurs du Paris Volley sous le regard des Dolls.

Le contexte (2) : une ambiance de fête.

Pour favoriser le miracle, le Paris Volley avait pourtant mis les petits plats dans les grands pour créer une ambiance susceptible de mettre le feu au parquet. Pour ce faire, DJ Chris était aux platines et les Dolls, le meilleur groupe de cheerleaders de la capitale, était sur le parquet durant les temps morts. Ajoutez à cela un public plutôt nombreux et vous obteniez un environnement prêt à s’enflammer derrière Ivovic et consort…

Mory Sidibé tente de contrer Nikita Lyamin (12)

Mory Sidibé tente de contrer Nikita Lyamin (12)

Le spectacle de toute beauté.

Dès les premiers échanges, serrés, il paraissait évident que les parisiens étaient dans d’autres dispositions que lors de leur périple en Russie. A l’issue du premier set, remporté 25-23 après un dur combat, le public de Charlety prenait conscience qu’il y avait quelque chose à jouer. Après la perte du second 23-25, il était tout aussi clair que les parisiens allaient évoluer avec une énorme épée de Damoclès et sans marge d’erreur. Après le 3eme, remporté presque confortablement 25-21, il était évident que les hommes de Dorian Rougeyron pouvaient espérer un set en or. Après le 4eme, conquis 25-19 (mais plus difficile que ne le laisse présager le résultat), l’on se disait qu’il serait dommage d’échouer alors que le plus dur avait peut-être était fait. Enfin, après le set en or, remporté 15-11, plus personne ne pensait plus à rien, la salle Charpy n’était plus qu’une énorme explosion de joie suite à l’exceptionnelle victoire remportée par les coéquipiers de Guillermo Hernan. Cela paraissait impossible, et pourtant le Paris Volley l’a fait.

Explosion de joie des parisiens suite à la victoire.

Explosion de joie des parisiens suite à la victoire.

Le jeu et les joueurs : Ivovic – Pavlov, duel de titans.

C’était un duel entre deux joueurs de top niveau mondial qui s’est déroulé sous les yeux des spectateurs de la salle Charpy. D’un côté le receveur attaquant parisien Marko Ivovic, finaliste du dernier euro avec la Serbie est l’un des joueurs les plus côté du championnat de France. Meilleur marqueur de pro A, il est au début d’une carrière que l’on pressent longue et jalonnée de succès.

En face, le russe Nikolay Pavlov, meilleur joueur de la dernière Ligue mondiale, il est l’une des pièces essentielles de la sélection russe, qui domine actuellement le volley international. Attaquant doté d’un bras exceptionnel, il est en capacité de transpercer toute les défenses.

Nikolay Pavlov (6) forcément déçu à côté de son libéro Alexander Yanutov.

Nikolay Pavlov (6) forcément déçu à côté de son libéro Alexander Yanutov.

Les deux joueurs ont fortement pesé sur la rencontre (Ivovic 28 pt, Pavlov 35pt), ce qui a peut-être fait la différence, est que le russe s’est retrouvé à porter son équipe à lui tout seul, alors que le serbe a reçu un appui offensif précieux de Mory Sidibé, vraiment percutant ce samedi (25 pt) et de la qualité de passe d’un Guillermo Hernan des très très grands soirs. La capacité qu’il a eu à offrir des attaques gagnantes à ses centraux pour justement soulager Ivovic et Sidibé a été remarquable.

Au final, Paris l’a emporté face à une équipe de Nijni Novgorod qui a clairement subi le poids de l’enjeu au fur et à mesure que les parisiens remportaient des sets.

Le set en or, n’a paradoxalement pas été aussi étouffant que les premiers sets, puisque les parisiens ont, d’entrée de jeu, pris le dessus et on donné à cette terrible manche une issue inéducable.

Paris Volley, vainqueur de la Coupe de la CEV 2014.

Paris Volley, vainqueur de la Coupe de la CEV 2014.

Le Paris Volley remporte un quatrième trophée européen et empêche le volley russe de matérialiser, au niveau des clubs, la domination totale qu’il pouvait espérer après la victoire de Belgorod en Ligue des champions. Les joueurs de Nijni Novgorod n’avaient que leurs yeux pour pleurer un trophée qui paraissait leur tendre les bras sur les coups de 20h. C’est peut-être le prix à payer pour engranger des succès dans le futur.

Retrouvez une série de vidéos exceptionnelles que j’ai réaliséà l’issue de la rencontre. La réaction des héros de la soirée, à chaud, l’émotion du sport à l’état brut.

Le libéro de Paris Markus Steuerdwald

Le central parisien Philippe Tuitoga

L’attaquant de pointe du Paris Volley Mory Sidibé qui nous parle également de la marque qu’il lance Massop

Erwan Tanguy fait une petite mise en perspective avec les autres équipes qui ont fait la gloire du club.

Marko Ivovic MVP du match me livre ses impressions (en anglais)

 

Yannick, le Docteur ès sport

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