Retour sur les championnats du monde de cyclisme.

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Cela fait un mois que Thor Hushvod a été sacré champion du monde de cyclisme sur route à Geelong en Australie. Même si le résultat final m’avait un peu déçu avec la non victoire de Philippe Gilbert, j’avais trouvé que l’épreuve avait tenue toutes ses promesses.

Je vous propose un retour sur l’un des derniers temps forts de la saison illustré par de magnifiques photo de tmd911 .

Le belge Philippe Gilbert a été l'homme de ces championnats du monde. Photo de tmd911 sous licence CC

Philippe Gilbert mal récompensé.

Si un coureur méritait de remporter l’épreuve, il s’agissait du belge Philippe Gilbert. Très percutant dans la Vuelta (deux victoires d’étape et port du maillot de leader), le wallon arrivait au sommet de sa forme en Australie. Un ton au dessus de ses concurrents, il a tenté de forcer son destin dans l’avant dernière en côte de l’épreuve en lâchant tous ses adversaires à la pédale. Malheureusement, le vent contraire dans les derniers kilomètres a eu raison de ses espoirs de victoire à 3 km de l’arrivée.

Le coureur de l’équipe Lotto s’est consolé de son énorme déception par une victoire de prestige dans la dernière grande classique de la saison, le Tour de Lombardie. Ce n’est que justice.

Le norvégien Thor Hushvod futur vainqueur de l'épreuve. Photo de tmd911 sous licence CC

Thor Husvold, un beau champion.

Philippe Gilbert rejoint par le peloton à quelques kilomètres de l’arrivée, l’on pouvait s’attendre à ce qu’un second couteau devienne champion du Monde (de type Bazayev, Arashiro ou même Romain Feuillu). Fort heureusement, Thor Hushvod n’a pas laissé passer cette occasion en or d’endosser le maillot arc en ciel. Avec cette victoire il vient compléter un palmarès qui force le respect avec notamment des victoires d’étapes dans les trois grands tours.

William Bonnet et les français n'ont pas réussi à peser sur la course. Photo de tmd911 sous licence CC

L’équipe de France en retrait.

Avec seulement 6 coureurs au départ en raison des quotas de l’UCI, les hommes de Laurent Jalabert n’avaient pas la partie facile. Privée de ses meilleurs coureurs sur ce type d’épreuves (Chavanel, Riblon, Frederigo, Voeckler), l’équipe de France n’a pas pesé sur la course. Toutefois, il ne faut pas jeter la pierre aux coureurs présents et encore moins à Laurent Jalabert. En effet, les français ont du mal à lutter avec les meilleurs coureurs du peloton sur les classiques, il n’y a donc pas eu de miracle sur ces championnats du Monde.

Les championnats du monde en Australie, une bonne idée.

L’idée de faire disputer l’épreuve aussi loin pouvait paraître incongrue a priori. mais lorsque l’on voit la foule considérable qui s’est massée au bord du circuit, et les talents qu’a apporté le cyclisme australien dans le passé (dont l’admirable Cadel Evans ou il y a plus longtemps l’élégant Phil Anderson) on peut se dire que l’Australie méritait d’accueillir cet évènement de prestige.
En fait pour les championnats du monde, ce qui importe est moins le lieu de leur déroulement que la qualité du circuit.

Cadel Evans a été, une fois encore, admirable. Photo de tmd911 sous licence CC

Le profil du circuit : à revoir !

Ce qui fait la particularité d’un championnat du monde, c’est la longueur de l’épreuve. C’est pour cela que n’importe quelle difficulté, avec sa répétition durant les plus de 250 km de l’épreuve en font quelque chose de difficile. Toutefois, un bon circuit, doit avoir, selon moi, l’arrivée placée juste après la dernière difficulté afin d’offrir aux plus forts le bénéfices de la différence faite dans la bosse. En Australie, ce n’était malheureusement pas le cas, et ce choix à coûté la victoire au meilleur coureur de la course.

Cette dimension est particulièrement importante, car les championnats du Monde sont des courses très tactiques, perturbées de surcroît par le déroulement en équipes nationales. Or la topographie des circuits est rarement pertinente de ce point de vue, Geelong en est le dernier exemple.

Le peloton avant la bagarre. Photo de tmd911 sous licence CC

Ce qu’il faut changer : la date de l’épreuve.

Mais la principale chose à changer pour les championnats du Monde est bien entendu la date de l’épreuve. Les organiser début octobre est beaucoup trop tardif dans le calendrier et plombe de surcroît la fin de la Vuelta, transformant l’épreuve espagnole en simple préparation pour un certain nombre de participants. La date traditionnelle de fin août serait la mieux adaptée, permettant aux coureurs sur le pont depuis les classiques printanières de finir leur saison sur cette épreuve phare, tandis que ceux qui visent les grands tours seraient aussi performants à cette date.

Yannick, le Docteur ès sport.

Crédit photos TMD 911. (photos sous licence CC)
Un très grand merci à Tim pour sa gentillesse et ses magnifiques photos. Il en a près de 600 de l’épreuve [épreuve sur route + chrono].

>> L’album photo de Tim sur FlickR.

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