La Major League Baseball (ligue de baseball américaine) a repris ses droits cette semaine avec le déroulement de l’opening day (la journée d’ouverture) ce 5 avril. Le base ball c’est le passe temps favori des américains (« favorite pastime »). Découvrez l’essence et les éléments qui caractérisent ce championnat qui illustre si bien le sport américain. Trois mots me viennent à l’esprit pour le qualifier :performance, démesure et pragmatisme.

L’apéritif : le spring training (entraînement de printemps).

Avant le plat principal, la saison régulière, les franchises de MLB passent deux mois dans le sud des Etat-Unis dans ce qu’elles appellent le spring training. C’est, en gros, la période des matchs amicaux qui permet de peaufiner les réglages, mais surtout de déterminer qui figurera dans l’effectif des 25 joueurs qui débuteront la saison. Si pour les vedettes la période est plus basée à monter en puissance pour les autres, la lutte est terrible pour se faire une place dans l’effectif parmi les 40 joueurs qui ont un contrat professionnel avec la franchise.

Les équipes de MLB sont divisées en deux groupes pour réaliser le spring training. Le premier groupe appelé « grapefruit league » (championnat des pamplemousses) est basé en Floride où chacune des équipes possède un camp avec stade de baseball. Si ces arènes n’ont pas l’immensité de celles où elles jouent durant la saison régulière, elles n’en ont pas moins une taille respectable. Ainsi le stade des New York Yankees à Tampa possède une capacité de 10 000 places. L’autre championnat appelé « cactus league » regroupe les équipes en Arizona, autre Etat au climat ensoleillé en hiver.

A l’issue de ce spring training, pour les joueurs sélectionnés dans l’effectif principal de 25 tout va bien, ils s’apprêtent à disputer les premiers matchs de la saison régulière. Les autres, sont invités à prouver leur valeur dans les équipes réserves de la franchise…

José Bautista des Toronto Blue Jays, meilleur batteur de la ligue en 2011 et 2012. Photo Keith Allison sous licence CC.

Le système des farms (des équipes réserves).

Une franchise de baseball, c’est bien sûr une équipe basée dans une grande métropole nord américaine, mais c’est aussi un ensemble d’équipes réserves organisées selon un système très précis. Chaque franchise possède plusieurs équipes réserves engagées dans diverses ligues mineures. Le niveau de ces ligues est classifié en fonction du nombre de A, plus il y en a, plus le niveau est sélectif.

Ce système permet aux différentes équipes de disposer d’un vivier de joueurs immédiatement mobilisables, et pour lesquels ils ont la possibilité de suivre et tester les performances dans une éventuelle intégration dans l’équipe de ligue majeure. A contrario, en cours de saison, les joueurs qui déçoivent sont relégués dans les équipes de ligue mineures en espérant qu’ils se reprennent.

Ce système a également le mérite de mailler le territoire américain d’équipes de baseball (en général les équipes réserves sont basées dans des villes de taille moyenne) et ainsi d’offrir la possibilité de voir du baseball de bon niveau partout. L’autre intérêt est clairement économique. Sans le soutien des franchises MLB qui brassent des millions de dollars, toutes ces petites équipes ne seraient clairement pas rentables.

C’est là une différence majeure avec la NBA qui ne possède pas ce système, mais qui essaie de le développer avec la NBDL. Toutefois à la différence du baseball, le basket doit faire face à la concurrence du championnat universitaire hyper populaire.

Tommy Hunter, pitcher des Orioles de Baltimore. Photo Keith Allison sous licence CC.

Le patriotisme.

Les américains possèdent un patriotisme qui transpire à travers leurs évènements sportifs. Le base-ball ne fait pas exception, je dirai même au contraire, il est un vecteur puissant de diffusion du sentiment patriotique américain. Ainsi, avant chaque rencontre l’on chante l’hymne national, souvent avec une scénographie impressionnante. Ainsi pour le match d’ouverture de la saison, c’est un militaire, en direct d’Afghanistan, pas moins qui a chanté l’hymne national, pendant que des hélicoptères de guerres survolaient le terrain. Impressionnant (à découvrir en vidéo ici).
De façon générale, le baseball étant un sport très traditionnel et très américain, il porte presque mécaniquement les valeurs de patriotisme du pays.

Le plat de consistance : la saison régulière.

A partir de début avril, commencent les choses sérieuses, à savoir la saison régulière. Chaque équipe va y jouer près de 160 matchs, ce qui est complétement démentiel. Pour tenir le rythme, un système de rotation est instauré, particulièrement pour les lanceurs (pitchers) dont la position est particulièrement éprouvante pour le bras amené à lancer quasiment 100 balles par match à plus de 100 km/h.

Les équipes sont réparties en deux ligues la ligue américaine (considérée comme la plus relevée) et la ligue Nationale. Au sein de ces deux ligues, les 10 meilleures équipes désormais, sont qualifiées pour les séries éliminatoires.

L'équipe californienne des Los Angeles Angels. Photo Keith Allison sous licence CC.

Le dessert : les séries mondiales.

A l’issue des séries éliminatoires, les deux équipes qui remportent la série de leur ligue jouent les séries mondiales qui désignent le champion (du monde ?) de l’année au meilleur des sept matchs.  Ces séries mondiales se déroulent à l’automne et constituent le temps fort de la saison. Elles ont désormais une dimension historique puisque leur première édition s’est déroulée en 1903.

Les yankees et les autres.

Les Yankees de New York sont le poids lourd de la ligue à tous les niveaux. En terme de palmarès (27 titres) mais aussi en terme de budget et de popularité. D’ailleurs de nombreuses personnes portent les couleurs de cette équipe sans le savoir puisque toutes les casquettes NY que l’on peut voir portées sont en fait un produit dérivé de cette franchise.

la vedette des NY Yankees Derek Jeter avec la fameuse casquette des Yankees. Photo Keith Allison sous licence CC.

A vos battes donc, la saison vient de commencer !

Yannick, le Docteur ès sport.

>> Toutes les photos qui illustrent cet articles ont été prises par Keith Allison, photographe professionnel qui a l’élégance de mettre ses photos en licence CC sous FlickR, un grand merci à lui !

>> Retrouvez mon article sur le match de MLB Toronto Blue Jays – Kansas City Royals de l’été dernier.