La NBA peut t-elle envahir l’Europe ?

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Demain soir va se dérouler à Paris Bercy un match d’avant saison entre deux équipes NBA, les Minnesota Timberwolves et les New York Knicks. Les places pour ce match, dont les meilleurs marché étaient aux alentour de 40 €  (pour être tout en haut et donc mal placé), se sont arrachées en quelques heures en juin dernier.

Depuis le Mc Donald’s open qui s’était déroulé il y a une quinzaine d’années avec les Lakers, jusqu’à aujourd’hui, les choses ont finalement peu évolué. La NBA s’est contentée d’organiser quelques rencontres de début de saison en Europe, sans plus de velléités d’implantation. S’agit-il un choix voulu ou subi ?

Le maillot des Knicks trône sur Bercy.

l’attrait de la NBA, toujours aussi incroyable mais à relativiser.

Voir des places ultras chères pour un match amical de basket s’arracher en quelques heures, quelques mois avant, illustre l’engouement et le potentiel public qu’il y a autour de la NBA en France. Même s’il est certain, cet enthousiasme doit être relativisé.
L’effet rareté (un match NBA même amical en Europe, reste quelque chose d’exceptionnel) doit certainement jouer. Il n’est pas sûr qu’une équipe NBA à Paris qui jouerait à l’année au POBP avec les tarifs pratiqués aux Etats-Unis remplisse le POPB à chaque match (par exemple un abonnement à l’année pour une place correcte aux Warriors, c’est 3 800 $, le premier prix, c’est 430 $ l’année pour les plus mauvaises places). Les décideurs de la NBA doivent être conscient de cette dimension.

la barrière culturelle entre la France et les Etats-Unis.

Le basket aux Etats-Unis est un sport majeur. En France, il ne pèse pas grand chose à l’heure actuelle si on le compare au football. Si la NBA souhaite simplanter en Europe, elle devrait clairement prendre des spectateurs au football. Or quand on connaît la culture footbalistique en Angleterre (qui n’ a aucune culture basket) , Espagne ou Italie, il n’est pas certain que cela réussisse rapidement.

la résistance du modèle européen.

Contrairement aux Etats-Unis, où les ligues mineures sont pauvres, peu suivies et où le principal rival de la NBA, la NCAA s’articule finalement bien avec la ligue majeure de basket, en Europe on assisterait à une résistance bien plus forte du modèle traditionnel.
Or il y a peu de chance que de grosses villes européenne, véritables fiefs de basket comme Lyon, Malaga, ou Bologne aient le privilège de disposer d’une franchise NBA « Europe ».  Cette situation favoriserait donc la survie de championnats nationaux de bonne facture.

Quel avenir ?

L’année 2011 va être marqué par l’organisation du premier match officiel de la NBA en Europe. Il s’agira d’un match de saison régulière entre les Nets et Toronto  dans l’O2 Arena de Londres. Succès populaire garanti là également. Toutefois, au vu des différents éléments que je viens d’évoquer et l’échec des Vancouver grizzlies encore marquant, les dirigeants de la NBA prennent leur temps. La création d’une ligue NBA Europe, n’est pas pour demain.

Yannick, le Docteur ès sport.

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