Ce WE se déroulaient les championnats de France d’athlétisme à Reims. J’ai pu assister à la deuxième journée de cette compétition (celle du samedi) qui s’étale sur trois journées.
Cela m’a permis d’observer l’élite de la discipline qui, pour ses meilleurs représentants, défendra les chances tricolores lors des championnats d’ Europe qui se dérouleront cet été à Zurich.
Reims : une organisation sans faille.
Folle semaine pour la cité des sacres qui deux jours après avoir accueilli l’arrivée du Tour de France 2014 recevait l’élite de l’athlétisme français. C’est la première fois que la ville accueillait une telle compétition et l’on peut dire que cela a été une vraie réussite. Bien que les tribunes du stage Georges Hébert soient assez vétustes et relativement petites, la nouvelle piste flambante neuve inaugurée quelques semaines aupravant, permettait aux athlètes de réaliser des performances dans les meilleures conditions techniques. Ces championnats se sont déroulés grâce à la présence de 400 bénévoles, dont l’accueil et la disponibilité sont à souligner.
Par ailleurs, les tarifs pratiqués (à 5€ euros l’entrée générale avec placement en bord de piste) étaient véritablement abordables. Enfin, ce samedi, malgré les nuages, le temps a eu la bonne idée de contribuer au bon déroulement de l’évènement en évitant de pleuvoir.
Un très grand bravo à l’organisation qui fait honneur au grand club d’athlétisme de la ville (EFS Reims Athlétisme) de réputation nationale.
L’athlétisme vecteur de parité ?
S’il y a bien une discipline où la parité est respectée, c’est bien l’athlétisme, puisque sur la même compétition concourent les hommes et les femmes. J’ai déjà évoqué le manque criant de moyens qu’ont en général les clubs français d’athlétisme, où sans parler de professionnalisme, très peu d’athlètes on un retour financier concret de leur niveau de performance.
Plutôt que de contribuer à l’hyper concentration des médias autour du football en créant artificiellement un championnat professionnel féminin, sous prétexte de parité, ou des projets aussi absurdes que dogmatique (dont j’ai pourtant entendu parler !!!) de réduire les subventions pour les clubs masculins pour les mettre à même niveau que les clubs féminins d’une même discipline, une politique de parité intelligente constituerai de bâtir une vraie politique de développement de l’athlétisme à la fois en finançant des structures et de l’encadrement adapté sur tout le territoire, mais aussi en renforçant et structurant les perspectives de débouchés professionnels de ce sport. L’athlétisme est dans son format, son approche et l’intérêt qu’il suscite un sport naturellement paritaire.
Une politique de sélection pouvant être complétée.
Aujourd’hui, la sélection des athlètes pour les grandes compétitions internationales se fait sur la base de minimas, plus une sélection réalisée par un comité de sélection validé par le DTN. On est loin du système brutal américain avec les fameux trials où tous les athlètes jouent leur qualification sur cette compétition.
Toutefois, afin d’éviter les dérives, la participation aux championnats de France est obligatoire pour les athlètes qui veulent être sélectionnés. Personnellement, je plaiderai pour un complément à ces règles que je trouve équilibrées qui verrait offrir à tout champion de France le droit la possibilité de participer au grand championnat international de l’été ((JO, championnats du monde, ou d’Europe), même si son niveau de performance lui laisse peu d’espoir de concourir pour une médaille ou une finale. Dans un sport où les récompenses en argent sont rare, cela me paraîtrait être une juste récompense que d’offrir à tous les champions de France en titre le droit de participer à une telle compétition. Cela offrirait un facteur de motivation supplémentaire et une juste reconnaissance pour tous ces champions souvent peu reconnus.
Les athlètes et les résultats.
Cette journée de samedi à vu 3 figures de proues de l’athlétisme nationale conquérir un nouveau titre de champion : Vanessa Boslak à la perche, Christophe Lemaître au 100 mètres et Mélanie Skotnik à la hauteur et enfin Cindy Billaud qui a, de surcroît, égalé le record de France du 100m haies, vieux de presque 25 ans ! Petite déception enfin, le montpellierain Hamid Oualich, champion de France en titre a été éliminé lors de la demi finale, suite à un abandon.
Yannick, Docteur ès Sport