Samedi soir, le Paris Volley en plein doute depuis quelques rencontres, recevait l’équipe la plus en forme de ce début d’année 2013, Nantes Rezé. Sous les yeux de Tony Krolis qui s’était gravement blessé au match allé, des nantais sûrs de leur volley ont disposé de parisiens en plein doute 3 à 0.

Je vous fais partager mes impressions sur la rencontre.

Attaque d'Iban Perez.

Le développement du volley à Nantes.

Alors que le volley français a suivi la saison dernière le triste épisode de la liquidation de Poitiers, l’on pensait être tranquille cette saison. C’est donc avec une vrai surprise que j’ai découvert en début de semaine la décision de la commission de contrôle au sujet de Nantes. Pour moi Nantes était justement un club sans gros budget, capable de recruter malin, son accès récent à l’élite du volley français devant l’inciter à franchir progressivement les échelons dans son développement. En effet, lorsque l’on évolue dans une salle de 600 places en périphérie de Nantes, il y a quelques étapes à franchir avant espérer de rivaliser avec Tours et l’Arago. Mais le potentiel existe car le sport collectif nantais est tellement sinistré depuis plusieurs saisons (l’historique FC Nantes englué en deuxième division de football, le basket rayé de la carte de l’élite et pas d’autres sports collectifs  en vue) qu’il y a de quoi jouer ce que Tours a fait il y a 20 ans, occuper l’espace laissé libre par les autres sports pour devenir le club phare de la ville.

[ je complète grâce aux éléments de Nicolas de Sportpedia, Nantes, n’est pas aussi sinistré que je le dis puisque la ville possède un club de hand au plus haut niveau (le HBC Nantes) ainsi que l’équipe de ligue féminine de basket Nantes-Rezé   ]

En attendant, il faudra d’abord faire appel pour voir levées les sanctions sportives financières, sinon, ce sera direction la ligue B.

De façon générale, je ne trouve pas normal que l’on mélange sanctions administratives et sanctions sportives. Les 6 points retirés à Nantes faussent l’équité sportive du championnat et donne une fâcheuse impression de sanction discrétionnaire (pourquoi 6 points et pas 9 ou 3). Ce qui me paraitrait logique serait qu’un club qui a creusé un déficit soit tenu de présenter un budget à l’équilibre la saison suivante incluant le comblement du déficit, quitte à amoindrir l’effectif.

Cette saison Tourcoing en est un bel exemple. Les nordistes qui pendant plusieurs années étaient l’une des grandes puissances économiques du championnat, doivent intégrer cette contrainte et conserver leur place en ligue A avec un effectif moins clinquant (sur le papier) mais qui m’a bien plu lorsque je les ai vu évoluer.

L'équipe du Nantes Rezé version 2012-2013.

Le jeu et les joueurs : Paris en plein doute.

Il y a quelque chose de cassé dans l’effectif parisien depuis le début d’année 2013. Hormis la belle victoire à domicile contre Narbonne en championnat, les parisiens ont souffert recevant des corrections indignes de leur rang (3-0 à Chaumont, 3-0 en Coupe face à Narbonne à la maison). A l’image de leur performance de samedi soir, le volley pratiqué est bien loin du jeu offert lors de la première journée contre Rennes. Erreurs grossières de réception, mauvaises ententes des joueurs pour aller chercher un ballon, fautes directes en attaque, les lacunes sont nombreuses. Le mal semble être plus psychologique que technique, mais en attendant, les défaites s’enchaînent et Paris recule au classement.

La solution miracle n’existe pas, et ce sont aux joueurs de dépasser cette période difficile pour s’offrir une belle fin de saison. Oivanen, Lukanietz, Kreek ont tous joué dans le difficile championnat polonais, Stuertwald, Skrimov et Howatson ont évolué en ligue mondiale avec leur sélection cet été, il y a donc suffisamment d’expérience dans ce groupe pour se remettre dans le sens de la marche. C’est un impératif, si les parisiens ne veulent pas se faire sortir des équipes qualifiées en play-off.

Attaque de Miko Oivanen pour le Paris Volley.

Côté nantais, difficile de dire que l’équipe m’a fait grosse impression, car elle n’a pas vraiment eu une adversité coriace pour la pousser dans ses retranchements.
J’ai vu une équipe très collective, accrocheuse en défense, et bien positionnée sur toutes les récupération vers les balles en ligne de fond, qui contrairement aux apparences, ne s’appuient pas uniquement sur le filiforme Perez en attaque. Je suis assez curieux de voir jusqu’où va aller cette équipe surprise cette saison pour peu qu’on lui rende les points acquis sur le terrain.

Yannick, Docteur ès sport