Le Paris FC revenait près d’un mois après sa dernière apparition sur la pelouse de Charlety, non sans avoir passé deux tours de Coupe de France et avoir connu sa première défaite en championnat entre temps. Pour l’occasion les parisiens recevaient l’US Colomiers, un adversaire plus performant à l’extérieur qu’à domicile. A l’issue d’une rencontre animée, les deux formations ont fait match nul 1-1. Je profite de la venue de Colomiers pour évoquer le football dans l’agglomération toulousaine.
L’US Colomiers et l’écosystème toulousain du football.
Pendant longtemps, derrière le TFC, ce fût l’AS Muret le second porte drapeau du football toulousain (dont l’un de ses plus beaux représentants fût Dominique Arribagé… formé également à Colomiers). Derrière, des formations comme le Toulouse-Fontaine, Blagnac, mais également Colomiers constituaient les autres clubs qui comptaient de l’agglomération toulousaine.
Aujourd’hui, le paysage a quelque peu changé et Colomiers, depuis son accession au championnat de National la saison dernière est quelque part, devenu le second grand club de l’agglomération toulousain, voire de la région Midi-Pyrénées depuis les déboires de Luzenac. La commune de Colomiers est caractérisée par le fait de posséder un grand potentiel économique, puisque dans le prolongement d’une tradition historique, de nombreuses entreprises liées à l’industrie aéronautique y sont implantées (Airbus, EADS notamment). A l’heure où la dimension économique est cruciale dans le football de haut niveau, cet environnement favorable à certainement favorisé l’ascension des bleus et blancs (rouge pour l’occasion ce soir) au troisième niveau du football français.
La vidéo de l’entrée des joueurs.
Ils bénéficient également de cet écosystème footbalistique lié à la présence d’un grand club professionnel à proximité. Ainsi, plusieurs joueurs toulousains souhaitant rester dans le secteur ont apporté leur savoir à l’US Colomiers. Par exemple, William Pruniers (qui joua dans les équipes de jeunes du Paris FC) devint entraîneur des columérins après plusieurs saisons au TFC. Autre exemple, cette saison, le capitaine de Colomiers, Aurélien Mazel est un joueur formé au TFC qui après avoir baroudé dans divers clubs pros est revenu, quelque part, boucler la boucle dans la région toulousaine.
Le jeu et les joueurs : le Paris FC sans moteur au milieu.
Lorsqu’il vous manque votre avant centre et votre demi défensif blessés (Socrier et Poujol), ainsi que votre meneur de jeu suspendu (Ech-Chergui), votre équipe n’est plus la même. Cela s’est clairement vu vendredi soir, ou s’il a été capable de peser dans les couloirs grâce à Kinkela et Keita, le Paris FC n’avait plus de moteur au milieu de terrain. Sans capacité à construire du jeu, les parisiens s’en sont remis aux éclairs de ses ailiers, pas forcément suffisant en l’absence d’un avant centre expérimenté.
Pourtant la rapide ouverture de la marque dès la cinquième minute constituait un scenario idéal pour les locaux. Elle obligeait les visiteurs, potentiellement moins armés pour le faire, à prendre à leur compte le jeu. Cette incapacité à maîtriser l’entre-jeu des parisiens conduisit à une rencontre décousue où sur une belle action individuelle, l’aillier gauche visiteur Chenine égalisa sur une magnifique frappe à l’heure de jeu. La réaction brouillonne des parisiens en fin de rencontre n’y suffit pas, et ce furent encore les columérins qui se créèrent les occasions les plus nettes dans les dernières minutes.
Au final, les parisiens peuvent regretter ces deux points abandonnés dans une confrontation pourtant bien embarquée.
Au niveau des individualités, aux côté d’Aurélien Mazel actif dans l’entre jeu, je soulignerai la classe de Stephen Ettien. Le franco ivoirien, ancien grand espoir qui s’est, semble t-il, un peu perdu en route, dispose d’une qualité technique rare, un vrai plaisir à voir jouer et un gros danger pour ses adversaires. Il possède les qualités pour jouer à un niveau beaucoup plus relevé.
A Paris, Christian Kinkela a réussi de très belles percée, parfois mal exploitée. Par contre quel gâchis des parisiens sur les corners obtenus. Généralement mal tirés, il est indispensables que les joueurs du Paris FC se remettent en question dans ces séquences de jeu souvent stratégiques s’ils veulent continuer à espérer quelque chose en fin de saison.
Yannick, Docteur ès Sport