Samedi soir, j’étais dans la salle du barrou à Sète pour assister à la rencontre entre deux formations en quête de points pour s’extirper de la queue du classement. L’Arago de Sète recevait Lyon.
Les sétois l’ont emporté 3 à 1 réalisant la bonne opération de la soirée, puisqu’ils empochent les trois points face à une équipe lyonnaise qui aurait pu revenir avec un meilleur résultat. Récit de la rencontre.

L’Arago de Sète, la vie sans Geiler et Toniutti.

Ces dernière quatre dernières saisons, l’Arago de Sète a connu une période dorée avec trois demi finales de championnat de France et une participation à la Ligue des champions. Ces performances étaient notamment dues à la présence au sein de l’effectif sétois, de deux joueurs sortis des rangs du CNVB qui sont devenus progressivement les piliers de la formation sétoise Benjamin Toniutti et Baptiste Geiler.

Attaque de Lyon qui passe le contre sétois

Benjamin Toniutti, le passeur, est un surdoué du volley.
Passeur de taille modeste, il compense cette absence relative de capacité physique par un mélange de créativité, d’adresse et de technicité tant à la passe qu’en réception. Il est de surcroît un énorme serveur. Il est désormais le passeur titulaire de l’équipe de France, et presque comme une suite logique à sa carrière il a quitté cet été l’Arago pour la Liga italienne et le club de Ravenne.

Baptiste Geiler, c’est lui le profil type de l’attaquant réceptionneur moderne.
Issue d’une dynastie de volleyeurs (ses parents ainsi que son frère ainé sont internationaux de la discipline), il s’est formé au CNVB et a découvert le haut niveau à Montpellier sans vraiment avoir sa chance dans le six de départ. Cette chance, il la saisira à l’Arago de Sète qu’il rejoint en 2009 et avec qui il va faire trembler les meilleurs réceptions de l’hexagone. Son grand gabarit et sa polyvalence tant au contre, qu’en réception ou en attaque en font un joueur clefs de l’équipe, capable de faire basculer un set ou de finir un échange disputé. Comme Benjamin Toniutti, « Batou » comme le surnomment ses coéquipiers quitte Sète et la ligue A pour tenter sa chance dans un grand club étranger. Il prend cette saison la direction du plus grand club allemand, Friedrichshafen, avec lequel il dispute la ligue des champions.

Orphelins de ces deux joueurs, Patrick Duflot l’entraîneur sétois, a du rebâtir un collectif, un peu comme il avait dû le faire en 2005 après la finale du championnat de France et les départs de Mistoco, Redwitz et Castard. Les débuts sont difficiles à la fois parce que la terrible densité de notre championnat, ne laisse aucune place au rodage, mais également parce que l’effectif sétois a été miné par les blessures, notamment de son pointu Pavel Bartik. Si le public sétois regrette forcément la subtilité de Toniutti à la passe ou la classe de Geiler dans le jeu, il ne perd pas espoir de les revoir enfiler le mythique maillot frappé du dauphin. Plusieurs grands joueurs sétois de ces dernières années (Marquet, Bry, Castard, Mistocoso) sont revenus jouer avec l’Arago…

Arago de Sète saison 2013-2014

Le jeu et les joueurs : Sète plus concentré.

Soyons objectifs, il n’y avait pas grand écart en terme de niveau de jeu entre l’Arago et Lyon. La différence s’est jouée sur des détails et notamment la capacité à maintenir un niveau de jeu constant en limitant les fautes directes. C’est ce que sont parvenus à faire les sétois tout au long de la rencontre, hormis le second set.

A l’Arago, on dénote un changement de style complet par rapport à ces dernières saisons. Alors que l’équipe sétoise était clairement une référence technique, cette saison les maritimes ont pour marque de fabrique la puissance et le physique. De Bartik à Takaniko, ça cogne fort à l’Arago, mais cela est parfois un peu emprunté en phase de relance. Nicolas Rossard, le très prometteur libéro arrivé de Toulouse et Fréderic Barais, ultime rescapé de la « génération Toniutti » sont chargés d’apporter ce complément technique dans un groupe qui possède un belle profondeur de banc (tous les postes sont doublés).

ASUL Lyon saison 2013-2014

A Lyon, orphelin de Nikolov, blessé, on a parfois tendance à faire trop de fautes directes ou à lâcher mentalement. Ceci est bien dommage, car le volley pratiqué est de qualité et s’appuie sur une variété remarquable en attaque. Parmi les joueurs qui ont attiré mon attention, l’international écossais (pas si courant en volley ball) Mc Givern au service très atypique, mais pas facile à réceptionner (ceux qui l’ont vu servir comprennent ce que je veux dire) et le tchèque Michal Hrazdíra. Ce dernier est un vrai réceptionneur attaquant polyvalent, redoutable en attaque.

Cette victoire est un véritable bol d’air pour les sétois qui vont finir la phase aller du championnat par deux rencontre difficiles : un déplacement à Paris (j’y serai lol) et la réception de Tours.

Yannick, Docteur ès Sport.