Samedi se déroulera la finale du championnat de France de basket qui opposera Nancy à Roannes. Avec ce système de finale sur un match, le basket est le seul sport collectif majeur a proposer ce genre de formule.

Est-elle idéale ? Qu’elles pourraient en être les alternatives ? Nous nous sommes posés la question.

Dans leur effort de redynamisation médiatique du basket français les instances dirigeantes ont décidé de décerner le titre de champion de France de basket à l’issue d’une finale sur un seul match. Cette formule diffère du système NBA et des autres sports collectifs majeurs.

— Les avantages de la formule. —

– enjeux sportif maximal : permet d’offrir une apothéose à l’issue du championnat par un match sur lequel tout va se jouer.

– événement lisible pour les médias : la formule est simple, un match où tout se joue. Cela facilite le suivi et donc le relais par les médias et permet de toucher un maximum de personnes. Le hic étant que le match est diffusé sur une chaîne cryptée peu propice aux grosses audiences.

– évite une fin de saison trop longue : permet d’éviter de solliciter les deux meilleures équipes du championnat trop longtemps, avec son lot de blessure et fatigue. Cet argument pourrait être un atout pour la protection de l’équipe de France. Toutefois, les meilleurs éléments de celle-ci ne jouent en général plus en pro A, mais plutôt en NBA.

— les inconvénients de la formule —

– un risque d’inéquité sportive. Le championnat par définition doit récompenser la meilleure équipe de la saison. Par définition les deux meilleures équipes de la saison régulière sont pas forcément celles qui arrivent le plus en forme lors des play-off. De surcroît à ce niveau, un passage à vide ou un incident de jeu (du genre votre super marqueur américain se prend 3 fautes en 3 minutes) peut facilement coûter un match et donc faire perdre le bénéfice des efforts de toute une saison.

– une formule qui ne se différencie pas de la coupe de France. En général ce sont les formules de coupe qui se jouent sur un match, pas les championnats.

– l’absence de prime au public et un désavantage des clubs éloignés de Paris.
Il est évident que la finale se déroulant à Paris, les clubs concernés ne pourront bénéficier de l’ambiance de leur salle et de l’enthousiasme de leur public. Affronter Nancy, ou Gravelines chez eux, ce n’est pas tout à fait la même chose que de le faire au POPB.

Par ailleurs, un club situé près de Paris ( Levallois Nanterre ou Evreux) aura plus de facilité à mobiliser ses supporters que Brest, Quimper ou Pau. Il y a donc une prime indirecte à la proximité de Paris, ce que l’on peut déplorer.

Sur cet aspect public, les finales ou matchs décisifs joués dans leurs salle sont toujours des moments exceptionnels pour les joueurs, les supporters et les partenaires des clubs. Cette formule fait disparaître cette dimension pour ce qui devrait être le summum d’une saison.

— Quelle formule à la place ? —

– Une formule de type NBA ?

La NBA est la compétition où tout est disproportionné, la finale se jouant en 4 manches gagnantes (est vainqueur le premier qui remporte quatre matchs). Si la formule a le mérite de multiplier les matchs pour le diffuseur télé, elle a l’inconvénient de diluer l’intérêt… A éviter.

– une formule de type championnat de football ?

L’intérêt de cette formule est que c’est vraiment l’équipe la plus régulière de la saison qui est récompensée. Le risque est de voir se jouer pas mal de matchs sans enjeux en fin de saison. De plus la tradition des sports en salle est d’avoir une formule de play-off pour relancer cet intérêt. N’apparaît pas adaptée à la culture basket telle qu’on la connaît.

– une formule de type championnat de volley-ball ?

C’est-à-dire saison régulière + play off avec match aller retour + belle chez le mieux classé de la saison régulière

C’était la formule utilisée jusqu’il y a deux saisons dans le basket et actuellement en place pour le volley. Elle nous paraît présenter le plus d’avantages. Elle permet de relancer l’intérêt de la compétition par des matchs à enjeux, mais offre une prime à l’équipe qui a réalisée le meilleur championnat.

Selon nous c’est cette formule qu’il faudrait mettre à l’ordre du jour.

Yannick, le Docteur ès sport.