La JSF Nanterre en devenant champion de France de basket 2012/2013 vient de réussir l’un des exploits majeurs dans le sport collectif français de ces dernières saisons. Car le basket moins qu’un autre sport, n’est pas propice aux surprises surtout lors d’une finale en cinq matchs. De part son budget, son histoire et son fonctionnement, le club de la banlieue ouest est une sorte d’anti PSG.
Voici un petit éditorial qui évoque les conséquences que l’on pourrait tirer de cet extraordinaire titre.
– Nanterre plus fort que le Paris Levallois.
Déjà ces dernières saisons le fait que Chalon sur Saône ou Roanne deviennent champion de France plutôt que l’ASVEL, Le Mans ou Pau-Orthez n’était pas sans faire grincer quelques dents. Cette saison la surprise est encore plus énorme lorsqu’un club n’ayant quasi jamais évolué en pro A doté d’infrastructures indignes de ce niveau et d’un budget ridicule remporte le titre.
L’énorme succès de Nanterre souligne les difficultés du projet monté autour du Paris Levallois d’atteindre ses objectifs. En effet, le PL issu de la fusion des deux clubs majeurs franciliens (Paris et Levallois) il y a quelque saisons avait pour objectif de créer un club majeur de l’hexagone susceptible de jouer le titre chaque saison. Après une première saison marquée par une relégation en pro B (avec le 2eme budget !), le PL évolue ces dernières saisons de façon relativement anonyme en pro A. cette saison, il ne s’est même pas qualifiée pour les play-off.
Clin d’oeil du destin, Nanterre devient champion de France après avoir refusé de donner suite à la marque d’intérêt de QSI la tête de pont de l’investissement dans le sport du Quatar… tandis que le Paris Levallois est pressenti pour (re)devenir la section basket du PSG, toujours sous l’impulsion des investisseurs quataris.
– le titre de Nanterre appelle une réforme majeure du monde du sport.
Mais au delà du basket à l’issue d’une saison où le titre du PSG en football et ses millions dépensés d’une façon indécentes, Nanterre prouve que le sport peut être constitué d’autres valeurs que celui de l’argent roi et que ces valeurs peuvent se montrer tout aussi conquérantes. Par sa réussite la JSF Nanterre a prouvé que dans le domaine du sport la volonté, la solidarité, mais aussi le fait de considérer que l’on peut avoir une seconde chance même si on a fait des erreurs pouvaient permettre de remporter d’immenses victoires. Cela contraste avec le règne de l’immédiateté, du tout tout de suite, qui est quelque part la marque de fabrique de nombreux clubs de football.
Il faudrait profiter de cet élan crée pour ce titre extraordinaire pour mettre en place les mécanismes (gouvernance démocratique des clubs par élection des dirigeants, régulation des masses salariales) qui permettraient justement un équilibrage des moyens financiers pour favoriser le développement de ces valeurs (humilité, fidélité, persévérance, solidarité…).
Yannick, Docteur ès sport