Pour le 7eme tour de Coupe de France, le FC Sète recevait l’AS Béziers pour un derby entre les deux meilleurs formations héraultaises engagées à ce stade la compétition. Dominer n’est pas marquer, le FC Sète en a fait la douloureuse expérience ce dimanche soir. Les sétois qui s’étaient offert les meilleurs occasions de la rencontre se sont faits crucifier à 5 minutes de la fin par une équipe biterroise dotée d’un excellent jeu collectif.
A Béziers le rugby, à Sète le football.
Pour cette rencontre s’affrontaient deux villes ayant chacune leur image associée à un sport collectif. Sète est la ville phare de l’Hérault au niveau du football, tandis que Béziers l’est au niveau du rugby.
Pour mémoire, le FC Sète, c’est 2 titres de champion de France de football, 2 coupes de France, 4 finales et le premier doublé coupe-championnat de l’histoire du football français. En rugby, l’AS Béziers, c’est 11 titres de champion de France. Le palmarès dépasse largement dans chacune des disciplines les nouveaux venus montpellierains en football et rugby qui ne sont pas près de rattraper celles qui demeurent les deux cités de référence dans le département en football et en rugby.
Et les vrais maillots ?
Je le dis et je le répète à chaque fois que je vois un match de Coupe de France du FC Sète, j’en ai marre de cette réglementation ridicule qui oblige les clubs à jouer avec des maillots fournis par la FFF et qui ne sont pas leurs maillots habituels. Outre l’aspect esthétique, pas terrible, de ces maillots formatés dignes d’un tournoi de poussins, ils sont une injure à l’histoire du FC Sète qui n’a pas la possibilité d’évoluer avec son maillot historique. Lorsque l’on connaît justement l’empreinte historique du club sur cette compétition, la situation est d’autant plus insupportable. Voilà qui est dit.
La famille Passi et Béziers.
En football, s’il y a bien un nom que j’associerais à la ville de Béziers, c’est bien évidemment celui de la famille Passi.
Camille le père, qui fût joueur pro à Sète et Béziers puis entraîneur dans les deux clubs, avant d’être également trésorier de la Ligue de football Languedoc-Roussillon.
Gérald le fils aîné, formé aux cheminots de Béziers, fût un meneur de jeu gaucher de classe internationale, il évolua au TFC, à Monaco, à St Etienne ainsi qu’en équipe de France. Il connût son heure de gloire lors d’un exceptionnel triplé en coupe de l’UEFA lors de la rencontre TFC – Spartak de Moscou, avec notamment un but d’anthologie.
Franck le fils cadet, actuel entraîneur adjoint de l’OM, fût également formé aux cheminot de Béziers. Il évolua comme milieu défensif, champion d’Europe Espoirs en 1988 avec Cantona, il fût à mon avis l’un des tous meilleurs joueurs français à son poste de sa génération. Il évolua à Montpellier, à l’OM, au TFC, à Toulon à Monaco, mais aussi à Compostelle, en Liga (avant l’arrêt Bosman) où il est désormais une figure emblématique du club, et finit sa carrière à Bolton, en D2 anglaise.
Le fabuleux triplé du bassin de Thau.
Arriver au 7eme tour de la Coupe de France est une chose rare pour des clubs amateurs. Mais lorsque trois clubs d’une même zone arrive à ce stade de la compétition, cela relève de l’exploit. En effet, en cette édition 2015 / 2016 outre le FC Sète (CFA) [ contre Béziers, National] , Frontignan (DH) [ contre Nîmes, Ligue 2] et Balaruc les bains (DHR) [ contre Mont de Marsan, CFA] atteignirent le 7eme tour. Le WE fût difficile pour Sète et le Balaruc, éliminés, tandis que Frontignan vit son match reporté à la suite des terribles attentats de Paris.
Le jeu et les joueurs, le réalisme biterrois.
Bien organisée, l’équipe de Béziers fût toutefois un peu bousculée par des joueurs sétois qui donnèrent tout sur le terrain. Malheureusement, comme cela arrive régulièrement dans ce genre de circonstances, dominer n’est pas gagner, et les visiteurs, marquèrent sur contre à quelques minutes de la fin. Les sétois peuvent être légitimement déçus de cette élimination qui vient toutefois sanctionner un manque d’opportunisme sur les phases offensives et particulièrement dans le dernier geste. Comme l’indiqua, avec fatalisme le speaker du Louis Michel à la fin de la rencontre, « place désormais au championnat ».
Yannick, Docteur ès Sport.