Selon Sport illustrated, David Stern le grand patron de la NBA en plus de l’annonce de la création de 5 franchises NBA ces 10 prochaines années, a parlé dune équipe basée en Europe qui pourrait intégrer la division Atlantique (qui n’aura jamais aussi bien porté son nom) dès la saison2009/2010.
Si cette nouvelle a de quoi ravir les fans de basket américain, elle ne pose pas moins beaucoup de questions.
Selon moi, il s’agit de la première étape d’un « choc de civilisation » sportif qui va, à terme, broyer notre modèle sportif (ou ce qu’il en reste).
Jusqu’à présent, le basket américain se contentait de gentiment siphonner le basket français sur les écrans et dans les médias, mais n’empêchait pas les fans de basket d’aller dans les salles voir nos équipes hexagonales. Avec l’arrivée d’une équipe à Paris, cette concurrence va prendre une autre dimension, puisque les fans pourront directement aller voir les matchs.
Vu les tarifs prohibitifs pratiqués (prix moyen d’une place en NBA 51 $) dans les salles NBA, il est évident que la grande majorité des gens ne pourra pas assister à tous les matchs, mais consacrera la totalité de son budget basket pour aller voir quelques affiches de l’équipe parisienne de NBA.
Les plus optimistes vous diront que cette présence en France pourra être une opportunité pour favoriser le développement du basket français en attirant un public qui ne vient pas habituellement dans les salles des équipes de la ligue nationale de basket.
Lorsque l’on connaît la fréquentation des équipes de CBA et autres ligues mineures aux Etats-Unis il y a de quoi en douter. La NBA est au basket professionnel ce que Microsoft est à l’informatique, un mastodonte qui laisse peu de place à ses concurrents.
De même, beaucoup de sponsors pourront être tentés par cette vitrine mondiale (même si le tarif d’entrée risque d’être largement plus élevé que pour une équipe de pro A).
Cette présence dévaluera d’autant notre championnat national qui apparaîtra vraiment comme une compétition de seconde zone, ringarde et sans lustre.
De façon plus générale, cette arrivée illustre que choc de civilisation entre ligues privée à visées uniquement commerciale et le modèle sportif européen traditionnel qui a évolué avec plus ou moins de bonheur vers un professionnalisme plus ou moins maîtrisé.
Il est évident que par leur culture marketing et leur visée commerciale, les ligues sportives privées sont des acteurs redoutables dans le monde de l’entertainment dont le spectacle sportif fait désormais partie.
Aujourd’hui, seul le football semble à l’abri de cette déferlante grâce à la puissance de marque de ses grands club.
Presque paradoxalement c’est selon les dirigeants NBA le succès de la champions league en « soccer » qui les a incité à franchir le pas. En effet ils ont vu dans l’intérêt pour la compétition d’un public pas spécialement supporter d’une équipe engagée la possibilité de faire la même chose avec un large public en Europe pour la NBA.
Yannick, le Docteur ès sport.