Dans une boutade un journaliste a écrit que Jay Wright était tellement élégant au bord des parquet qu’il ressemblait en permanence à un modèle du magazine GQ (magazine de mode américain). En effet, Wright transpire toujours dans un élégant costume trois pièce pour encourager son équipe au bord du parquet.
Pourtant Jay Wright est loin d’être uniquement un homme d’apparence, c’est surtout un formidable technicien du basket qui s’appuie sur un style de jeu qui lui est propre en plus d’être un exceptionnel recruteur.
A 48 ans il est en train d’entrer dans le gotha des meilleurs coach US en amenant l’équipe qu’il entraîne, les Villanova Wildcats, au final four NCAA qui doit se dérouler ce WE
Découvrez le parcours de cet homme dont le fil conducteur est la fidélité.
Fidélité à « Daddy Mass ».
Il commence très tôt, à 25 ans, sa carrière de coach dans une université de division III, puis après un passage à Drexel, il intègre en 1987 le staff de Villanova en tant qu’assistant coach de Rollie Massimino. Rollie Massimino, c’est une légende vivante de Villanova. Il a conduit cette université au titre suprême en 1985 et entraîne cette équipe depuis déjà 15 ans quand Wright débarque sur le campus de Main Line .
Au côté du vieux coach, Wright apprend ce qu’est de diriger une équipe de top niveau composée de prospect NBA. Il s’imprègne également de la culture de cette université, qui est l’une des plus anciennes universités Catholiques du pays.
En 1992 se pose un premier dilemme. Rollie Massimino [en photo à gauche avec Wright] quitte Villanova pour Las Vegas et la prestigieuse UNLV.
Jay doit choisir, soit rester à Villanova en tant qu’assistant de Steve Lappas autre assistant coach promu coach principal, soit suivre « Daddy Mass » dans le Nevada, loin de sa région de Pennsylvanie. Il opte pour UNVL au grand dam du révérant Dobbin patron de l’Université qui souhaite ardemment le conserver. Il passe deux saisons dans le Nevada.
Un passage réussi à Hosfra.
Toutefois à 33 ans à la fois parce que sa côte est lui manque et parce qu’il est temps pour lui de devenir head coach, il quitte UNVL pour l’université new-yorkaise d’Hosfra. Si cette université est réputée pour son excellence académique (Francis Ford Coppola, et … Bernard Madoff sont par exemples sortis de cette institution) elle n’est guère réputée pour son équipe de basket.
Qu’à cela ne tienne, en sept années Wright transforme ce programme de basket de seconde zone en une équipe solide qui se qualifie deux fois de suite pour le tournoi Final NCAA. Ainsi, elle passe à l’issue d’une progression constante, d’un bilan de 5 victoires 11 défaites l’année de l’arrivée de Wright, à un bilan de 16 victoires et 2 défaites sa dernière année. En plus d’avoir fait un travail remarquable à Hosfra, il acquiert une connaissance aigüe de l’important vivier de joueurs new-yorkais.
Mais lorsque le révérant Dobbin décide de remercier Steve Lappas qui n’a guère brillé durant ses neufs années passées à la tête de Villanova, il appelle Jay Wright avec comme argument « vous m’avez déjà dit non une fois, vous ne pouvez pas me dire non une seconde fois » Wright dit oui. Par fidélité à l’Université de Villanova Wright accepte le challenge, pour le plus grand plaisir de sa femme ancienne cheerleaders des Wildcats.
Le jeu rapide à trois meneurs.
Là également, il récupère une équipe en piteux état.
Si elle est composée de plusieurs bonnes individualités (notamment Mickael Bradley qui fera un passage en NBA), elle est surtout plombée par la suspension de sept titulaires de l’effectif qui ont enfreint les règles de la NCAA avec le scandale des « phone calls ». Avec cette demi équipe, Wright parvient à limiter la casse la première année, subissant quand même l’humiliation d’une élimination par l’Université de Cheminade, université de division II lors du prestigieux Maui invitationnal tournament en début de saison.
Lorsqu’un nouveau coach prend en main une équipe, on a l’habitude de dire qu’il faut quatre années (soit l’équivalent d’un cycle universitaire) pour voir ce que le coach vaut vraiment. Jusque là une partie de son effectif n’a pas été recrutée par ses soins.
Avec Wright à Villanova, cette dimension est flagrante. En effet, si les premières années avec un effectif principalement composé de joueurs recrutés par Lappas, il parvient à se qualifier pour le NIT, les saisons suivantes, avec un effectif qu’il a composé, et la mise en place de son style de jeu il qualifie systématiquement les Wildcats pour le tournoi final NCAA.
Au milieu de ses joueurs lors d’un entraînement avant le premier tour du tournoi NCAA 2009 contre American University.
Avançant plusieurs fois assez loin dans le tournoi les Wildcats ne parviennent toutefois pas a passer le cap des finales régionales.
Cette équipe s’appuie pourtant depuis que Wright l’a prise en main sur un style de jeu spécifique basé sur trois meneurs en général rapides et bon shooter à trois points. L’équipe ne s’appuyant que sur un seul « big man », scorant en général peu et cantonné à la capture de rebonds. Ce style basé sur la rapidité de mouvement et une remonté rapide et dynamique du terrain nécessite une grosse condition physique, un banc conséquent et des joueurs au tir fiable et régulier.
Pour mettre en place ce système Wright est un maître dans l’art de recruter des meneurs, souvent originaires du vivier new-yoirkais. Ainsi il est à l’origine de la venue à Villanova de Kyle Lowry, Allan Ray ou encore Randi Foye, tous drafté par la NBA suite à leur passage à Villanova.
Go cats !
Cette année les Wildcats sont de sérieux outsiders pour le tournoi final NCAA, mais pas les principaux favoris. Après une victoire dans la douleur devant l’American University les Cat’s réalisent un parcours admirable éliminant de grosses équipes à chaque tour (UCLA, Duke, Pittsburgh). Pour la demi finale du final four l’équipe de la banlieue de Philadelphie affrontera un autre très grand nom du basket US, North Carolina pour tenter d’accéder à la finale.
Quelque soit le résultat, Wright fait désormais partie des coach les plus côté du pays. La prestigieuse université de Kentuky lui a déjà proposé le post de head coach. Proposition refusée par Wright qui a annoncé qu’il honnera son contrat avec Villanova jusqu’en 2013. Il va donc pouvoir encore entendre durant quelques année le « go cats ! » scandé par le public du Pavillon.
Yannick, le Docteur ès sport.
>> les demi finales du final four sont à suivre en direct sur CBS dans le soirée de samedi.
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