Laurent Jalabert a officiellement disputé sa première course professionnelle à l’occasion du cyclo-cross de Blagnac le 1er janvier 1989. A 20 ans, l’un des plus prometteurs amateurs français franchit le pas du professionnalisme au sein de l’équipe Toshiba. Récit d’une course forcément particulière dans la vie de ce champion.
Si une expression revient souvent pour qualifier Laurent dans les rangs amateurs, c’est « la classe ».
Même s’il ne remporte pas toutes les courses auxquelles il participe, il se fait déjà remarquer par ses qualités de coureur complet, sa finesse tactique et surtout son style sur le vélo. Un style aérien, « facile » où il donne l’impression de ne jamais souffrir. Après un passage au sein de l’US Montauban, Laurent est licencié au GS Blagnac, club de la banlieue toulousaine qui est l’un des clubs les plus importants de la région.
Professionnel très jeune à 20 ans.
Repéré par les directeurs sportifs des grands groupes français, il reçoit des propositions pour passer pro de Cyril Guimard (Système U) et de Yves Hézard (Toshiba).
Il opte pour cette dernière équipe à la fois pour des raisons sentimentales (c’est la formation issue de la Vie Claire, crée par son modèle Bernard Hinault) et sportives, c’est l’équipe de Jean-François Bernard annoncé comme l’un des prochains vainqueurs français du Tour de France. « j’ai préféré Toshiba à Système U, parce que la première était l’équipe du Blaireau; elle me plaît. Hinault, c’était mon idole. Et puis il y a Jeff. Jean-François Bernard, on en parle beaucoup. J’aime bien le personnage » (extrait de « on m’appelle JaJa » , éditions Solar).
Du beau monde lors de cette épreuve.
Donc en ce 1er janvier 1989 sur la zone de loisir du Ramier à quelques mètres de la Garonne, à Blagnac Laurent étrenne son nouveau maillot dans un froid glacial mais une ambiance sympatique. Il court presque en famille puisque la course est organisée par « son » club.
Le parcours est relativement roulant pour un cyclo-cross et la course est une course open dans laquelle les professionnels régionaux (Christian Chaubet par exemple) en phase de préparation côtoient les meilleurs amateurs de la spécialité.
Parmi ces amateurs l’on peut remarquer la présence d’Alain Lagrange de l’US Auch-Lectoure, champion régional sortant ou encore celle de Frédéric Moncassin, encore amateur licencié à l’US Montauban. Ce dernier fait le spectacle en passant sur le vélo les planches en bois mises en obstacle sur la partie plane pour obliger les coureurs à descendre de machine. Parmi les engagés on y trouve également Cyrille Bonnand ou encore Jérôme Chiotti (Millau) qui figureront parmi les meilleurs français de la discipline.
Du côté de l’épreuve junior, on retrouve plusieurs visages connus comme Nicolas, le petit frère de Laurent qui prend part à la course (d’ailleurs leur père est présent comme souvent au bord du circuit) et un autre Laurent, Laurent Roux, « le petit prince de Goujounac » qui passera également professionnel.
Laurent Jalabert de son côté fait sa course. C’est à dire que ses qualités d’adresse et d’endurance physique lui permettent de très bien se débrouiller sur ce type d’effort sans toutefois être au niveau des tous meilleurs. Il termine aux alentours de la 5eme place
Le début d’une grande carrière commence.
Yannick, le Docteur ès sport.
>> Présentation du dossier spécial « Laurent Jalabert, 20 ans de carrière« .