Soir de match : CB Tizona Burgos – Planasa Navarra Pamplelune.

Tir d'un joueur de Burgos.

Je n’avais pas eu l’occasion de voir une rencontre de basket depuis le début de la saison, j’ai réparé ce manque de la plus belle des façons. En effet, j’ai pu assister à une rencontre de Liga Adecco espagnole (équivalent de notre pro B française) entre les clubs de Burgos et de Pamplelune.
C’est, quelque part, un article totalement inédit sur la toile francophone puisque aucun contenu en français n’existe sur le club de basket de Burgos. Je suis donc heureux de vous le faire découvrir et à travers lui un visage peu connu du basket espagnol.

La malédiction du sport burgalais.

Le logo du club avec la fameuse épée du Cid.
Le logo du club avec Tizona (« le tison ») la fameuse épée du Cid.

Pour commencer, un peu de culture, le nom de Tizona, donné au club de basket de Burgos est le nom de l’épée du Cid, personnage majeur de l’histoire espagnole et figure emblématique de la ville. Ceci explique la présence de cette épée sur le logo du club.

Burgos, est l’une des principales villes de Castille y Leon (200 000 habitants) et possède un tissu industriel important (avec notamment le siège d’entreprises comme Campofrio, Grupo Antolin, la présence d’un site de production important des bières San Miguel). Ces atouts devraient permettre à la ville de disposer selon la fortune des résultats d’un ou plusieurs clubs de sport importants. Mais voilà, une sorte de malédiction plane sur la ville. En effet, cela fait quasiment 20 ans que Burgos n’a plus eu de club sportif au plus haut niveau de la hiérarchie en Espagne. Le club de football a connu trois rétrogradations financières en 20 ans et végète actuellement de segunda B espagnole (3eme niveau) tandis que le club de basket a été empêché de monter l’an passé, pour des raisons financières, alors qu’il avait acquis, sur le parquet, le droit d’accéder au plus important échelon du basket espagnol.

En dépit de ces déboires le Tizona CB demeure le porte étendard du sport burgalais, puisque doté d’une solide infrastructure et évoluant dans un palais des sports de plus de 3000 places (le Polideportivo « El Platio »), il dispose de tous les atouts, pour rejoindre un jour, l’élite du basket de club en Espagne.

Action de jeu avec en haut à gauche sur la photo les membres d'une des peãs qui animent la salle.

Action de jeu avec en haut à gauche sur la photo les membres d’une des peãs qui animent la salle.

Une ambiance unique dans la salle.

L’ambiance dans une salle de basket en Espagne est assez unique mélange d’importation de la culture américaine en la matière et de culture espagnole. Pour la culture américaine, nous avons bien entendu les cheerleaders. Pour le côté espagnol, nous avons la présence de Peñas sorte d’associations de supporters, qui viennent habillées de même façon le jour de la rencontre, se placent chacun dans une zone qui leur est réservée et soutiennent leur équipe tout au long de la partie par des chants et des animations. Ces groupes donnent une ambiance réellement festives à la soirée et constituent un appui moral de premier plan pour les joueurs locaux.

Le panneau géant reprend les paroles des chants.

Le panneau géant de la salle reprend les paroles des chants.

Le parrainage des noms de clubs dans le basket espagnol

S’il n’est absolument pas mis en œuvre dans le football, le parrainage des clubs professionnels de sports en salle est une pratique quasi systématique en Espagne. Ainsi, le nom d’usage du club de basket de Burgos est l’Autocid Burgos, du nom du concessionnaire automobile qui parraine le club tandis que celui de Pamplelune est sponsorisé par Planasa une entreprise du secteur de l’agriculture de la capitale de Navarre.

La salle du poliderportivo quasi pleine.

La salle du poliderportivo del Plantio quasi pleine.

Cette pratique est un outil puissant pour obtenir des revenus financiers dans des disciplines écrasées par l’omnipotence du football. Toutefois, avec le temps et le changement des parrains, il a l’inconvénient de limiter la visibilité sur le nom des clubs au fil des saisons, surtout lorsqu’un un sponsor change de club dans le parrainage, comme ce fût le cas de l’entreprise Lagun Aro, il y a quelques saisons passant de Bilbao à Saint Sebastien (pendant un temps Lagun Aro était le nom du club de Bilbao, puis il fût celui de Saint Sébastien).

Le nom des championnats a également été vendu à un parrain, la pro B espagnole portant le nom de la société d’interim Adecco tandis que la pro A (ACB en Espagne) porte le nom de la société de production d’électricité Endesa (équivalent de l’EDF en Espagne).

Tir d'un joueur de Burgos.

Tir d’un joueur de Burgos.

Le jeu et les joueurs : Burgos assomme Planasa dans le premier quart.

Je n’avais jamais vu une telle entame de match. Le couteau entre les dents face à l’équipe leader surprise de la division, le CB Tizona Burgos a infligé un terrible 21-1 sur les premières minutes de la rencontre (24-5 sur le premier quart temps, 46-18 à la mi-temps), écart qui scellera, le sort du match. C’est donc une victoire sans suspens qu’a remporté le CB Tizona (88-60) face à une équipe navarraise qui n’a pas honoré son statut de premier du classement.

Au niveau des individualités le pivot américain Taylor Coppernath a contribué à assommer les visiteurs en début de rencontre, tandis que l’excellent meneur Albert Sabat (4 sur 5 à 3 pts, 14 pts et + 14 d’évaluation en seulement 22 minutes) a fortement contribué à la belle performance collective burgalaise (4 joueurs à plus de 10 points).

Yannick, Docteur ès sports.

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