Dans Volley-ball le gabarit joue un rôle souvent important, plus encore que dans le basket. Il n’est pas rare de voir de nombreux joueurs de notre championnat culminer à plus de deux mètres.

Pourtant dans cette caste des artilleurs de la balle blanche, un zébulon de 1m94 a marqué la dernière décennie de ce sport.

Il s’agit de Luc Marquet. Ce dernier joue une de ses dernières saisons au plus haut niveau dans le cadre d’un retour aux sources au sein de l’Arago de Sète.
Retour sur le parcours de l’un des plus extraordinaires joueurs de l’histoire du volley-ball français.

La série d’aces d’Arago de Sète-Kuiper Zwolles en coupe CEV.
Si il ne me restait qu’une image de Luc Marquet, il s’agirait du match aller du premier tour de coupe CEV Arago de Sète – Kuipers Zwolle (Pays-Bas) en 1995. Le club hollandais est considéré comme l’un des favoris de la compétition. Il dispose de moyens importants et a pris comme entraîneur une pointure mondiale le chinois Pang qui sera par la suite coach du Paris Volley. Lors de l’échauffement le public d’un barrou bondé regarde avec circonspection ces géants qui n’ont pas l’air facile à battre. De l’autre côté l’équipe de l’Arago est très jeunes avec notamment la présence de grands espoirs du volley français comme Renaud Herpe et Stéphane Sapinard.
Alors que l’on s’attendait à un match au couteau contre les bataves, l’Arago engage en premier avec au service Luc Marquet. Sur son premier service le joueur de l’Arago envoie un service ultra violent dont la trajectoire est à la fois rasante, plongeante. La réception adverse est complètement enfoncée. Ce n’est qu’un début et dans une ambiance indescriptible Luc Marquet expédiera cinq aces de suite à une équipe de Zwolle complètement tétanisée par le chaudron du barrou. L’arago faisant déjà un break dès le premier sept (avec l’ancien système de comptage). Pour la petite histoire emmené par un Luc Marquet étincelant l’Arago emportera ce match aller et la qualification pour un parcours mémorable en coupe d’Europe qui sera seulement stoppé en quarts de finale.

Un poids lourd du volley-français.

Après une année passé à Montpellier, il rejoint l’Arago de Sète à 20 ans en 1991. L’Arago donne traditionnellement leur chance aux jeunes prometteurs (Herpe, Bry, Mistoco, Castard pour les pointus ayant connus une carrière internationale) et c’est naturellement que Luc Marquet s’impose comme le poids lourd de l’équipe. En dépit de sa « petite » taille pour un joueur de son poste, il compense par une belle détente sèche et surtout une vitesse de bras, une puissance et une précision inégalée dans le championnat. Ses qualités lui permettent de passer des points avec deux ou trois joueurs au contre en face, en utilisant sa puissance, mais aussi la richesse de sa palette technique.

All star en Italie et médaillé de bronze avec l’équipe de France aux mondiaux.

Sollicité par le PUC en 1996 qui lui fait une énorme offre, il préfère poursuivre l’aventure avec l’Arago pour des raisons familiales avant de se laisser séduire par l’Italie et Gioia del Colle alors en série A2 italienne (équivalent à notre pro B), où il évoluera durant trois saisons, puis Macerata (avec qui il remportera la Coupe d’Europe CEV, la Coupe d’Italie et sera sélectionné au All Star game italien, une référence en Europe). Entre entre 2001 et 2006 il évoluera successivement à Tours, Padoue et Poitiers. Il est amusant de remarquer que ce soit pour Gioia ou Macerata, il sera suivi par la suite par des joueurs de l’Arago, respectivement Renaud Herpe et Junot Mistoco.

Avec 325 sélections en quatorze années de présence en équipe de France (dont 4 anneés en tant que capitaine , une médaille de bronze aux championnats du monde 2002 et une participation aux JO de Barcelone [ 1992 ] ) il est l’un des joueurs les plus capés de l’histoire du volley français.

Un retour au source à l’Arago.

Luc Marquet a décidé pour boucler la boucle de terminer sa carrière dans le club de son cœur l’Arago de Sète. Coaché par son complice de l’attaque et autre référence du volley français Patrick Duflos, il met son charisme, sa rage de vaincre et sa science du volley au service d’une équipe de l’Arago prometteuse. Et si certains doutent de la soif de victoire d’un joueur qui a connu tous les honneurs au niveau national et international l’épisode très très chaud (ceux qui suivent le volley comprendront) avec Laurent Capet lors du match contre Tourcoing en championnat il y a quelques jours montre que « Lucky » comme l’appellent les supporters sétois entend bien finir sa carrière sur un dernier titre.