Les championnats de France d’athlétisme 2013 (2eme partie).

La finale du 800m féminin.

Deuxième volet de cet article consacré aux championnats de France d’athlétisme 2013 qui se sont déroulés à Charlety. Après avoir évoqué la judicieuse idée d’organiser de tels championnats au stade Charlety à Paris, je dresse le triste constat du manque du paradoxal moyens de l’athlétisme  et des difficultés à être athlète de haut niveau dans ce sport, le tout accompagné des meilleurs photos prises durant ce WE.

L’athlétisme, parent pauvre du sport de haut niveau.

S’il existe un sport dont les efforts à consentir sont sans commune mesure avec le niveau de rétribution, c’est bien l’athlétisme. L’athlétisme est un sport dans lequel il y a très peu d’argent et où la majorité des clubs ont des moyens financiers modestes. Cela a une conséquence directe sur les athlètes, hormis quelques têtes d’affiches sur quelques disciplines médiatisées (sprint en particulier), il n’est pas possible d’en vivre.

La déception de Céline Distel-Bonnet battue pour 2 centièmes en finale du 100m.

La déception de Céline Distel-Bonnet battue pour 2 centièmes en finale du 100m.

Pourtant, pour obtenir des résultats, il convient d’y consacrer énormément de temps d’entraînement (et je n’ose penser aux heptathloniennes et aux décathloniens), ce qui sans un statut professionnel décent est difficile à gérer.

Cela a quelque part quelque chose d’injuste de savoir que des athlètes qui figurent parmi les meilleurs de leur pays n’ont pas les moyens financiers de se consacrer pleinement à l’athlétisme  alors que dans le football l’argent coule à flot sans forcément être employé à bon escient.
Est-il normal que les budgets des meilleurs clubs d’athlétisme français (400 000 € environ) soient inférieurs au salaire moyen annuel d’un simple joueur de ligue 1 ?

La finale du 800m féminin.

La finale du 800m féminin.

Parmi les explications (mais qui ne justifient en rien la situation), un club d’athlétisme, contrairement aux sports collectifs n’a pas la possibilité de disputer des rencontres à domicile et de bénéficier de recettes guichet ou de sponsoring récurrentes sur une saison. Un club est en fait une structure d’entraînement qui hormis éventuellement un meeting annuel (rarement rentable de surcroît) , n’organise pas directement les compétitions où évoluent ses athlètes.

La situation financière fait que les athlètes sont souvent réduits à vivoter financièrement sur la base de contrats plus ou moins précaires ou aidés, ce qui pose d’évidents problèmes de sécurité morale et matérielle surtout lorsque l’on sait qu’ils sont toujours à la merci d’un blessure.

L'arrivée du 800m remporté par le montpellierain Hamid Oualich.

L'arrivée du 800m remporté par le montpellierain Hamid Oualich.

Pour améliorer la situation a été crée une ligue nationale d’athlétisme qui a pour objectif d’offrir aux meilleurs athlètes un cadre de rétribution plus stable et plus juste, en s’appuyant sur un circuit de meeting nationaux (en plus de meeting internationaux).
L’initiative va dans le bon sens. Dans l’idéal, ce n’est pas une quinzaine d’athlètes qui devraient pouvoir vivre de l’athlétisme comme actuellement en France mais mais 100 ou 200. Personnellement, je considère que tout athlète figurant parmi les finalistes de sa discipline au niveau national devrait pouvoir se consacrer à temps plein à celle-ci.

Après, l’on revient, comme presque toujours dans le sport à l’effet « vu » ou « entendu » dans les médias. Usain Bolt qui vient courir à Paris dans le cadre du meeting de la « diamond league », ce sont 50 000 personnes qui se rendent au stade de France. Pour ces championnats de France, athlétiquement pas moins intéressants, ce sont environ 5 000 personnes qui étaient dans les gradins (dont une bonne partie de proches des athlètes), soit 10 fois moins.

Ces sujets sont des vrais questions de politiques publiques et appellent des réponses à ce niveau.

(fin de la 2eme partie)

Yannick, Docteur ès sport

Les commentaires et les pings sont fermés.

Comments are closed.