Laurent Jalabert et Paris-Nice.


Troisième volet de ma série consacrée à Laurent Jalabert, voici une évocation des performances de Laurent Jalabert dans « la course au soleil » Paris- Nice et son célébre maillot blanc que porte le leader de cette course.

Selon moi, la course qui illustre le mieux le talent mais aussi la carrière de Laurent Jalabert est bien Paris-Nice. En effet, cette compétition que le mazamétain va remporter trois fois, a mis en exergue l’ensemble de ses qualités de couleur complet (sprint, capacité à franchie la montagne et performance dans les chronos). Elle illustre également sa progression dans le temps, le sommet de sa carrière, puis ses limites face à de nouveaux adversaires.

Voyons plus en détail pourquoi Paris-Nice symbolise la carrière de Laurent Jalabert.

2eme de Paris-Nice 1991 : la promesse.
En début de carrière, Laurent Jalabert est surtout considéré comme un coureur de classique ou de victoires d’étapes. Pourtant en 1991, pour sa troisième saison professionnelle à 22 ans, il termine 2eme de Paris-Nice.

Il porte alors les couleurs de l’équipe française Toshiba et le vainqueur de l’épreuve n’est autre que son leader, le suisse Tony Rominger. Il réalise notamment cette performance après un contre la montre d’anthologie dans le Mont Faron, durant la dernière étape.

Cette édition de 1991 prouve donc que Laurent Jalabert est bien plus qu’un simple chasseur d’étape ou de classique, mais un coureur capable de gagner de grandes courses par étapes. Qu’il sait être performant aussi bien sur le plat que dans les bosses ou les chronos. Ce constat, évident pour les personnes qui ont pu le voir courir avant son passage en pro, s’imposera à tous à partir de l’année 1995 et sera faussement mis sur le compte du renouveau post chute d’Armentière.

Vainqueur de Paris Nice 1995 : la revelation.
Lors de ses débuts chez ONCE, Paris-Nice ne figure pas à son programme. Elle y reviendra grâce au déplacement de la Vuelta en septembre, qui permet un changement dans l’organisation du début de saison. Laurent peut désormais travailler pour être en excellente conditions dès les courses de mars et non plus viser le mois d’avril et la Vuelta.
Ce changement radical lui permet de défendre pleinement ses chances dans Paris Nice et ainsi de remporter l’édition de 1995 . Il s’impose devant le russe Bobrik dont il contient les assauts dans le grand duc et le mont Faron.

Cette victoire marque à la fois les esprits et le début de la domination de Laurent Jalabert sur le cyclisme mondial.

Vainqueur de Paris-Nice 1996: la consécration.
En 1996, il confirme son statut en remportant à nouveau cette épreuve. Il domine l’épreuve après l’avoir dominé de bout en bout en bout (il prend le maillot blanc dès le prologue et le conserve jusqu’à l’arrivée à Nice).

Lors de cette édition, il mate Lance Amstrong qui termine 2eme de l’épreuve. Il impose sa domination face à l’américain dans un mano à mano lors d’une terrible étape arrivant en altitude dans le massif central à Chalvignac et disputée dans des conditions météos difficiles. Cette victoire en chrono illustre son énorme progression dans ce domaine, qui connaîtra son apothéose la saison suivante avec un titre de champion du monde de contre la montre 1997.
La victoire de 1996 illustre l’age d’or de la domination de Laurent Jalabert.


En 1996, la seule fois où Laurent Jalabert porte son maillot d’équipe, est le jour du prologue. A l’issue de celui-ci, il endosse le maillot blanc de leader qu’il ne quittera plus jusqu’à l’arrivée.

Vainqueur de Paris Nice 1997 : la confirmation.
La victoire de 1997 est tout aussi nette. Il s’impose lors de cette édition face à Laurent Dufaux avec une victoire de prestige sur le Mont Ventoux. Toutefois, il chute lors des dernières étapes et termine la course amoindri à un genou.

Cette victoire qui sera la troisième et la dernière de Laurent Jalabert sur cette épreuve (soit autant qu’Eddie Merckx) symbolise à la fois le fait qu’il reste le numéro 1 mondial, mais en même temps donne des prémices des blessures et pépins physiques qui viendront perturber sa fin de carrière.


Lors du contre la montre de l’édition 1997, il deviendra champion du monde de la spécialité la même année.

2eme de Paris-Nice 1998: la déception.
En 1998, il tente la passe de quatre sur cette épreuve. Il est en passe de la réussir mais doit s’incliner face à Franck Vandenbrouke, il subit la domination du belge dans le massif central. Cette seconde place marque la fin de son règne dans cette épreuve de prestige qu’il disputera à nouveau en 2002, dernière année de sa carrière.

3eme de Paris-Nice 2002 : la sortie par la grande porte
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Lors de cette édition 2002,  il terminera 3eme après avoir emporté une étape. Illustrant ainsi que sa fin de carrière n’a pas été un simple crépuscule mais qu’il a arrêté le cyclisme en étant toujours un coureur majeur du peloton capable de gagner des courses.

Yannick, le Docteur ès sport.

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Cet article fait partie de la série : 1989-2009, 20eme anniversaire des débuts professionnels de Laurent Jalabert.
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>> (1/12) 1er janvier 1989, débuts professionnels de Laurent Jalabert au cyclo-cross de Blagnac.
>> (2/12) 18 mars 1995 Laurent Jalabert remporte Milan-San Remo.
>> (4/12) 5 juillet 1998, Laurent Jalabert devient champion de France.

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