L’alto de l’angliru, l’olympe du cyclisme.

J’avais évoqué en début de saison le mythique mur de Huy, principale difficulté de la Flêche wallonne.

En ce mois de septembre le peloton international va affronter sur la Vuelta, une difficulté tout aussi terrible, l’alto de l’Angliru dans les Asturies.

Désormais appelé « l’olympe du cyclisme » par les gens de la région en raison de son extrême difficulté, cette montée de 17 km qui culmine à 1570m a été autant un sujet de polémique chez les coureurs que de fascination pour le grand public.

Présentation d’un lieu hors du commun.

Si le Tour possède ses ascensions mythiques (le Tourmalet, le Galibier, l’Alpes d’Huez) et le Giro aussi (le Mortirolo), les organisateurs de la Vuelta cherchaient dans les années 90 une ascension pouvant, par sa difficulté et sa spécificité, rivaliser avec les difficultés de tours français et italiens.
La Vuelta possédait déjà son ascension aux Lagos de Cavadonga ou la Sierra Nevada mais cela n’était pas suffisant. C’est pourquoi Miguel Prieto, ancien de la ONCE en rejoignant UNIPUBLIC, la société organisatrice de la Vuelta, proposa une montée réputée dans sa région d’origine, les Asturies (qui possédait déjà une très belle difficulté située au dessus d’Oviedo, l’alto de Naranco) , l’Alto de l’Angliru.

Le problème initial étant que ce chemin servait surtout aux agriculteurs et était plus un chemin de terre qu’une route pouvant accueillir l’une des plus grandes courses cycliste par étape . C’est pourquoi après discussion avec les autorités locales, la route fût aménagée, c’est à dire goudronnée et mise au programme de la Vuelta 1999.

Si la première partie n’est pas trop dure, ce qui suit est terrible avec plus de 10 km avec une pente qui oscille entre les 15 et 20% avec un passage dit la cuena de las cabres (le virage des chêvres) à plus de 23%, hallucinant !

Un peloton terrifié, un public fasciné.

Le peloton terrifié par ces pourcentage fit par de son scepticisme à voir les coureurs atteindre le sommet sur leur vélo, certains estimant même qu’ils iraient plus vite en mettant pied à terre et en portant leur vélo sur dos comme en cyclo cross.

Finalement cette première étape porta ses promesses, et dans un temps humide et le brouillard, sous les encouragements de 12 000 personnes qui s’étaient massées le long de la montée, c’est le très grand grimpeur espagnol, Jose Maria « el chaba » Jimenez (en photo ci-dessus aux côtés de Roberto Heras) qui s’imposa au couteau devant le russe Tonkov, signant l’un des plus beaux succès de sa carrière .

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=1RsddUPq-nc[/youtube]

La victoire de Jimenez devant Tonkov en 1999, un extraordinaire moment de cyclisme.

L’Angliru fut emprunté deux autres fois depuis 1999, et Simoni (2000) et Héras (2002) deux formidables grimpeurs succédèrent au palmarès au regretté Chaba Jimenez.

Aujourd’hui cette ascension sera à nouveau au menu de la Vuelta 2008 lors de la 13eme étape (samedi 13 septembre). Alberto Cantador (qui a chuté sur la première semaine de course) sera selon moi le grand favori (sauf si son état ne le permet plus).

L’on peut toutefois s’interroger sur la présence d’une difficulté aussi extrême sur un Tour de trois semaines. En effet, de telles montées peuvent provoquer des écarts considérables et un leader aussi bon grimpeur qu’il soit, peut complètement sombrer dans cette montée et perdre la course.
Il est peut être dommage de voir un bon coureur perdre toute chance dans un grand tour en raison d’une difficulté aussi extrême.

En tout cas au vu de l’attente qu’il suscite auprès des spectateurs, l’Angliru a de beaux jours devant lui, les coureurs n’ont pas fini de souffrir…

Yannick, le Docteur ès sport.

>> Le site dédié à la Vuelta du journal Marca

—————-
Si cet article vous a intéressé, ces articles pourront vous intéresser.
—————
>> Jour d’étape sur la Vuelta.
>> La Flêche walonne et le mur d’Huy.

Les commentaires et les pings sont fermés.

Comments are closed.