La Flèche Wallonne et le mur d’Huy.

La Flèche Wallonne est l’une de ces courses à part dans le calendrier cycliste. Elle possède un énorme prestige dans le peloton à la fois en raison de la difficulté de son parcours et de son palmarès.

En effet, cette classique belge qui se déroule dans la région de Charleroi se distingue par un parcours vallonné qui se termine par le terrifiant mur d’Huy, côte de 1,2 km connaissant un pic de déclivité à 22% ! Les plus grands noms de l’histoire du cyclisme ont remporté cette épreuve qui va se disputer dans quelques jours.
Nous vous proposons de la découvrir plus en détail.

Un parcours à la fois difficile et tactique.
Ce qui fait l’intérêt de la Flèche wallonne est que son parcours, savant mélange de difficultés plus ou moins sélectives sur 200 km entre Charleroi et Huy dans les Ardennes belges. Elles permettent aux meilleurs de faire la différence sans pour autant empêcher une course de mouvement et les grandes manœuvres tactiques.
Le parcours est en général caractérisé par une première partie qui permet de rejoindre une grande boucle parcourue deux fois et dont le final se juge au sommet du mur d’Huy.

Le juge de paix, le mur d’Huy.
Le mur d’Huy, le chemin des chapelles de son appellation officielle, est comme son nom l’indique un véritable mur (ou un chemin de croix, c’est selon) de 1,2 km ponctué d’un passages à 22% de dénivelé. Cette difficulté oblige tous les coureurs qui s’y attaquent à puiser dans leurs réserves et il n’est pas rare de voir un vainqueur de l’épreuve être quasi incapable de lever les bras à l’arrivée en raison de la violence de l’effort qu’il vient de produire.
Car à la différence Milan-San Remo par exemple qui voit son arrivée jugée une fois le Poggio descendu, l’arrivée de la Flèche Wallonne est jugée au sommet de ce mur.


L’espagnol Valverde, vainqueur en 2006.

De belles difficultés avant d’arriver au mur.
Mais la flèche wallonne, ce n’est pas que le mur d’Huy, c’est également un enchaînement de difficultés qui permettent une vraie course tactique et des offensives. Les côtes de Bohisseau ou de l’Ahin sont autant de difficultés qui peuvent permettre à des échappés de faire la différence et d’atteindre le pied du mur d’Huy avec une marge suffisamment confortable.

Recette pour emporter la flèche wallonne…
Pour remporter la Flèche Wallonne (hormis avoir des jambes de feu), il faut être présent tout au long du parcours pour empêcher une échappée gagnante de se développer (à moins d’être soit même dans l’échappée) et d’être tout simplement le meilleur dans l’ascension d’un mur, qui se révèle être le lieu d’une lutte d’homme à homme.

Le mur lui même peut être piégeux, pour qui ne sait pas l’aborder. Il convient de ne pas l’attaquer trop fort pour ne pas se retrouver asphyxié à mi pente, ce qui est fatal, mais au contraire tenir le rythme pour parvenir à produire le paroxysme de son effort dans le dernier tiers, où la pente se fait la plus terrible.


Le mur, terrible à escalader.

 

Coppi, Merckx, Hinault, Jalabert : un palmarès exceptionnel.

On a l’habitude de dire que quand une épreuve a un beau parcours, l’on a toujours un beau vainqueur. L’exceptionnel palmarès de la Flèche ne dément pas cet adage : Coppi, Merckx, Hinault, Moser ont inscrit leur nom au palmarès de l’épreuve. A une époque plus récente, Laurent Jalabert vainqueur deux fois (une devant Fondriest [voir la vidéo de cette sublime victoire], une devant Luc Leblanc) a forgé sa réputation sur les pentes du mur d’Huy, son nom suit ou précède au palmarès des seigneurs de la route comme Argentin, Bartoli, Fondriest ou Valverde.

La Flèche wallonne se déroule traditionnellement le mercredi qui précède Liège-Bastogne-Liège. Elle donne une indication forte sur les coureurs qui seront à suivre dans la doyenne. Son classement combiné à celui de LBL donne ce que l’on appelle le classement de la semaine ardennaise qui récompense le meilleur coureur sur ces classiques.

Si elle ne possède pas le label Coupe du Monde de l’UCI une victoire dans la flèche est une distinction de prestige chez les chasseurs de classique et un passage obligé pour un coureur qui veut entrer dans l’histoire du cyclisme.

Yannick, le Docteur ès sport.

=> site officiel de la Flèche wallonne.
=> victoire de Laurent Jalabert en 1995

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