Comprendre l’organisation de l’athlétisme mondial.

L’athlétisme est le sport roi de l’olympisme. Hormi les grands championnats internationaux (mondiaux, continentaux ou olympiques) l’organisation de ce sport souffre d’un manque de lisibilité au niveau du grand public.

Voici un état des lieux aussi didactique que possible afin de mieux comprendre l’organisation des compétitions au plan international et ainsi mieux apprécier ce spectacle exceptionnel.

I. Les acteurs : les athlètes sont des travailleurs « free-lance ».

A la différence d’autres sports où les sportifs appartiennent à des équipes et sont rémunérés par un employeur, en athlétisme les athlètes peuvent être comparés à des travailleurs « free-lance » qui sont rémunérés aux cachets. Ils « travaillent » soit de façon individuelle (éventuellement via un agent) soit dans le cadre « d’écuries » où ils sont salariés avec un ratio fixe / prime variable (c’est souvent le cas des athlètes originaires d’Afrique de l’est, Kenya, Ethiopie).
Les stars vont percevoir des compléments de revenus (parfois substantiel) grâce à des sponsors ou des mécènes. Par exemple, en France nos meilleurs athlètes ont souvent un contrat avec Gaz de France ou la Caisse d’Epargne qui les rémunère dans le cadre de contrats d’athlètes de haut niveau.
Enfins les athlètes peuvent être licenciés dans des clubs et rémunrés en tant que tels (par exemple le Santa Monica track club où étaient licenciés Carl Lewis mais aussi Kevin Young (400 m haies) ou Leroy Burell (sprint) ).
Cette situation fait qu’un athlète longtemps blessé ou en méforme verra sa côte baisser et courra le risque de ne plus être invité sur les meilleurs meeting. De surcroît ce système exige d’être quasiment en permanence au top ce qui sur une carrière et parfois difficile à réaliser dans la durée vue la concurrence.
II. Les évènements : les meeting et les compétitions internationales.

A . Les meeting.

Les meeting d’athlétisme sont des compétitions privées sur invitation de l’organisateur. Ce dernier va payer les athlètes via des cachets pour qu’ils participent à son meeting. Son intérêt étant d’avoir des têtes d’affiche afin d’attirer le public. Une dotation est en sus prévue en fonction de la place d’arrivée mais aussi pour tout athlète battant un record du monde lors du meeting.

De très nombreux meeting d’athlétisme existent. Ils sont plus ou moins importants et prestigieux. Afin d’offrir de la lisibilité dans tous cela, l’IAAF (la fédération internationale) a crée des labels permettant d’identifier l’importance et le prestige du meeting.

le top niveau, la golden league.

Le label « golden league » tire son nom du jackpot d’un million de dollar à se partager entre les athlètes qui auront remportés tous les meeting membres de l’alliance dans leur discipline (d’où le nom de golden league). Ce sont les meeting les plus prestigieux et les mieux dotés du circuit mondial. Toutes les disciplines ne sont pas disputées dans un meeting de Golden league, seules un certain nombre d’épreuves sont labellisées pour pouvoir prétendre au jackpot (celles-ci pouvant varier d’une année à l’autre en fonction notamment de la densité de la concurrence).
Les étapes de la Golden League sont Oslo, Paris Saint-Denis, Rome, Zürich, Bruxelles et Berlin.


La golden league regroupe les plus grands meeting
(ici le golden gala de Rome)

les meeting de Super grand prix.

Les meeting de super grand prix sont des meeting de top niveau qui ne font pas partie de l’alliance « golden league ». La différence réside dans le fait que leur droits TV, contrairement à la Golden league n’ont pas été achetés par l’IAAF. Pour le reste ils possèdent les mêmes caractéristiques que les épreuves de Golden league.
Ils doivent répondre à un certain niveau de critères de qualité des infrastructures (stade de plus de 15 000 places, stade d’échauffement, logistique pour les médias etc…) des athlètes participants (4 athlètes dans le top 20 pour 12 épreuves notamment) et de prix (16 000 $ pour le vainqueur des épreuves premium par exemple)

Les meeting de super grand prix sont Doha, Lausanne, Monaco, Londres, Stockholm

les meeting Grand prix

Ce sont des meeting de haut niveau mais répondant à des exigences moins élevées que les Super Grand prix : stade de 10 000 places par exemple pour les infrastructures, 4 athlètes dans le top 30 pour 8 épreuves au niveau de la qualité de la participation, 5 500 $ pour le vainqueur d’une épreuve premium.

Les meeting de Grand prix sont Melbourne, Dakar, Osaka, Belém (Brésil) , Hengelo (PB), New York, Eugène (EU), Ostrava, Athènes, Zagreb, Sheffield, Madrid, Rieti.

hengelo.jpg
Meeting « Grand prix » d’Hengelo aux Pays-bas.

Enfin, une série de meeting bénéficie d’un label IAAF World Athletic Tour permettant de marquer des points pour les classements mondiaux des athlètes dans leur discipline.
L’on peut citer notamment Villeneuve-d’Ascq en France, Talinn en Estonie ou Saragosse en Espagne.

B. Les championnats internationaux.

Ces championnats sont directement organisés par l’IAAF, le CIO ou la fédération continentale. Ils se déroulement selon un calendrier quadri annuel :

Année 1. Championnats du monde
Année 2. JO
Année 3. Championnats du monde
Année 4. Championnats continentaux (d’Europe par exemple)
Pour les prochaines années le programme est le suivant :

2007 : Championnats du Monde (Osaka, Japon)
2008 : Jeux Olympiques (Pekin, Chine)
2009 : Championnats du Monde (Berlin, Allemagne)
2010 ; Championnats d’Europe (Barcelone, Espagne)

Sont autorisés à participer à ces championnats au maximum trois athlètes par pays présentés par les fédérations. En France un système de minima à réaliser permet de sélectionner les meilleurs de chaque discipline.

Yannick, le Docteur ès sport.

le site internet de l’IAAF

Les commentaires et les pings sont fermés.

Comments are closed.