Blogueur invité : Soir de match aux JO de Londres : le tournoi de judo des -66 kg H et des -52 kg F

Deux judokas s'affrontent (photo sous copyright par LR)

Petite nouveauté sur Docteur ès sport, j’ai invité un blogueur à écrire un article. Il s’agit de Nicolas, le créateur des blogs à succès Rugbyzap et Sportpedia. Ce dernier va nous proposer une série d’articles exceptionnels sur les JO de Londres. Ils viennent compléter l’article que j’avais écrit sur cet évènement cet été. Revivez grâce à cette série d’articles inédite l’évènement sportif majeur de l’année 2012.
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« En 1984, un petit garçon découvrit sur son écran de télévision les images d’une grande farandole colorée sous le soleil californien.

Hypnotisé par les drapeaux, les médailles et les différentes épreuves sportives, il venait de découvrir l’une des grandes passions de sa vie et se promettait à lui-même d’être de la fête un jour… » : voici ce à quoi j’ai pensé le 29 juillet dernier après avoir franchi les contrôle de sécurité et de billetterie du site d’Excel. Ce jour-là, accompagné de proches, j’allais réaliser un rêve d’enfant : assister au moins une fois dans ma vie aux Jeux Olympiques.

Grâce à Yannick – que je remercie ici chaleureusement – je vais pouvoir partager avec vous mon périple olympique en trois étapes.

L'Excel Center de Londres (photo sous copyright par LR)

Le premier épisode nous conduit à Excel, qui est à Londres ce que le Palais des Expositions est à Paris. Cette structure immense de l’Est londonien a accueilli plusieurs compétitions : escrime, judo, boxe ou encore tennis de table. Les organisateurs avaient en effet monté à l’intérieur plusieurs arènes temporaires pouvant accueillir chacune plusieurs milliers de spectateurs venu des quatre coins du globe.

Dans ce bâtiment immense, Il nous a fallu presque une dizaine minutes de marche avant d’arriver au stade de judo. Une fois passé un nouveau contrôle de billetterie, nous avons pu nous installer dans les tribunes. Je me souviendrais à vie de l’émotion qui m’a étreint à ce moment : prendre place en tribune, voir ce tatami décoré aux couleurs olympiques et se dire que son rêve est en train de se réaliser…

C’était la 2e journée du tournoi de judo et notre billet se limitait à la session du matin, c’est-à-dire jusqu’aux quarts de finale inclus. Pendant toute la matinée, les combats s’enchaînèrent sur les deux tatamis sans le moindre temps mort. Malheureusement pour nous, si nous étions très bien placés pour assister aux combats du tatami A, les deux combattants français évoluèrent exclusivement sur le « B ». De plus, nous avons eu à subir visuellement les multiples allées et venues de spectateurs, bénévoles ou autres athlètes olympiques venus encourager leurs collègues (Mention spéciale aux enthousiastes espagnols qui étaient derrière nous et qui nous ont fait sûrement perdre quelques tympans). En effet, à chaque fois que de nouveaux venues arrivait, l’entrée de la tribune nous bouchait en grande partie la vue du tapis « B ». Dommage qu’on n’ait pas pu choisir le positionnement de nos places au moment de la réservation… Heureusement, ce furent les seuls bémols d’une bien belle matinée olympique.

Le tatami (photo de LR sous copyright par LR)

Côté sportif, dans le tableau féminin, je retiendrai les deux belles performances de la luxembourgeoise Marie Muller (5e) et de la mauricienne Christiane Legentil (7e), deux pays qui ne sont pas habitués à avoir de nombreux finalistes olympiques. Je regrette juste cette impression visuelle de ne pas avoir beaucoup de judo avec beaucoup de matches se terminant aux drapeaux ou gagnés uniquement sur des pénalités. Est-ce une impression visuelle faussée, ou bien un problème bien réel ? Je laisse les spécialistes du kumi-kata en décider.

Dans le tableau masculin, j’ai apprécié le travail du japonais Masashi Ebinuma qui a montré le judo le plus éclectique et le plus spectaculaire de la matinée. Il ne gagnera finalement pas la médaille d’or mais l’aurait mérité sur ce que j’ai vu. Il fut également aussi bien malgré lui au centre d’une polémique lors de son quart de finale face au Sud-Coréen Jun-Ho Cho. C’était le dernier combat de la session et celui-ci est allé au Golden Score : le premier qui marque un point au cours d’une prolongation de 3 minutes remporte le combat. Ebinuma cru s’être qualifié lorsqu’il réalisa un mouvement validé par l’arbitre. Mais qui sera finalement déjugé par ses assesseurs. A la fin de la prolongation, le corps arbitral prit la décision aux « drapeaux » : dans un même mouvement et sans concertation, chacun des trois arbitres lève le drapeau du candidat jugé le plus méritant.

Deux judokas s'affrontent (photo sous copyright par LR)

Pour ce combat, c’est une bordée de sifflets qui accueillit la désignation à l’unanimité de Cho comme vainqueur du match. Avant de renvoyer les deux combattants au vestiaire, le trio arbitral fut alors convoqué au bord du tatami par ce qui devait être probablement un sorte de juge-arbitre principal. Et ce dernier leur a visiblement remonté les bretelles. Au terme de cette confusion, une nouveau vote aux drapeaux fut réalisé et les Japonais fut désigné vainqueur. Bien que plus juste sportivement que le précédent choix, ce revirement de situation redoubla les sifflets du public. Il fait dire que nous avions eu l’impression d’assister à une mascarade digne d’une république bananière. Il y a sûrement une raison pour que les règlements prévoient un tel cas de figure. Cependant, nous avons ont assisté à une scène qui n’a pas donné une belle image de ce sport. Espérons qu’il y ait des cogitations dans les prochains mois du côté des instances internationales pour éviter ce genre de situation.

Si nous avons quitté la tribune sur cette fausse note, nous avons gardé – mes proches et moi – un très bon souvenir de cette première matinée olympique. Prochain épisode avec la session de basket du lendemain matin !

Article rédigé par Nicolas.

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