18 mars 1995 Laurent Jalabert remporte Milan-San Remo.

— Cet article est le deuxième volet de la série « 20eme anniversaire des débuts professionnels de Laurent Jalabert« . —

Milan-San Remo est sans nul doute la plus prestigieuse classique italienne et l’une des plus grandes classiques du sport cycliste.

Appelée la classicissima, son parcours long et difficile le long des « capi » la Riviera italienne, en fait une épreuve sans équivalent dans le monde. Ses près de 300 km de course se terminent en apothéose par deux montées redoutables, la Cipressa, puis le Poggio avant de redescendre vers l’arrivée sur San Remos.

Le Poggio, jusqu’au milieu des années 90, était considéré comme le juge de paix de l’épreuve. On avait l’habitude de dire que tout coureur qui arrivait au sommet de cette montée courte mais raide avec 15 secondes d’avance avait course gagnée puisque l’arrivée se situait à quelques hectomètres de la fin de la descente de celui-ci, sur la via Roma.

Laurent Jalabert a remporté cette course mythique en 1995 et il l’a dit plusieurs fois, cette victoire figure parmi les plus grands souvenirs de sa carrière.

La une de vélo magazine d’avril 1995 célébrant la victoire de Laurent Jalabert.

Laurent Jalabert m’a signé un autographe sur celui-ci à l’occasion du GP du Midi Libre quelques semaines après.

Fondriest-Jalabert le ticket gagnant de l’édition 1995.

Au départ de l’édition de l’année 1995 de l’épreuve figurent plusieurs vainqueurs potentiels.
Parmi ceux ci l’on trouve plusieurs italiens pour qui Milan-San Remo est LA classique à remporter, dont l’ancien champion du Monde Mauricio Fondriest, vainqueur sortant de l’épreuve, les redoutables chasseurs de classique Bartoli,  Rebelin ou encore Baldato considéré comme le meilleur sprinteur en côte du monde. Face à eux leur concurrent numéro 1 est Laurent Jalabert qui vient de remporter avec autorité Paris-Nice devant le coureur russe Bobrik, qui lui figure lui aussi parmi les favoris.

Le final de la course est haletant. Le peloton se présente groupé au pied du Poggio avec tous les favoris. Emmené rapidement par l’équipe de Fondriest, il s’étire dans le Poggio avant que l’italien ne porte une attaque ultra violente à laquelle Laurent Jalabert est le seul à pouvoir réagir. Les deux hommes basculent en haut du Poggio avec l’avance suffisance pour arriver seuls s’ils collaborent. C’est ce qu’ils font avant que Laurent Jalabert ne règle l’italien sur la via Roma.

Au delà du  prestige de la victoire, ce que l’on peut retenir de celle-ci est l’exploit physique qui a été réalisé par Jalabert.

En effet, cette victoire dans Milan- San Remo a été bien menée d’un point de vue stratégique, mais ce n’est pas un chef d’œuvre tactique comme ses victoires dans la Flèche Wallonne ou dans l’étape du Tour à Mende la même année.
Par contre, cette victoire est une immense performance physique puisque Fondriest et Jalabert sont les derniers coureurs a avoir réussi à faire la différence « à la pédale » avec la peloton dans le Poggio. Depuis cette édition, le peloton arrive souvent groupé faute de leader capables de faire la différence dans la dernière difficulté.
Cela en dit long sur l’explosivité de l’attaque qui avait permis à Jalabert et Fondriest de s’envoler vers la via Roma.

Yannick, le Docteur ès sport.

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Cet article fait partie de la série 1989-2009, 20eme anniversaire des débuts professionnels de Laurent Jalabert.

>> (1/12) 1er janvier 1989, débuts professionnels de Laurent Jalabert au cyclo-cross de Blagnac.

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